À la fin de son roman M. (L'instant même, 2010), Hans-Jürgen Greif évoque une photographie qui a été conservée au musée historique de Vienne. On y aperçoit Stefan Zweig et sa femme Lotte étendus sur le lit d'une chambre à Petrópolis en 1942, après leur suicide. Zweig, malgré une tenue décontractée, est élégant, comme à l'accoutumée : complet sport, cravate noire, chemise marron. Lotte Altmann étreint le cou de son époux « dans un geste de mauvaise tragédienne », écrit Greif. Zweig, résolu de quitter la vie avec dignité, se voyait immortalisé « avec la bouche béante, la mort lui ayant relâché les muscles ». La vision est touchante et sinistre à la fois.
Il est difficile de lire ce volume de Correspondance 1932-19421 sans songer à ce funeste dénouement de février 1942. Si les premières lettres évoquent surtout diff . . .
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