On peut visiter l’île Verte en prenant le traversier, juste avant d’arriver à Trois-Pistoles, ou indirectement en regardant les 200 photographies anciennes du beau livre des Éditions GID, qui nous montre l’île Verte d’autrefois.Il faut d’abord distinguer deux lieux selon la manière d’orthographier les toponymes correspondants : l’île Verte et L’Isle-Verte. Voici la nuance : les habitants de l’île Verte sont des insulaires, tandis que ceux de la municipalité de L’Isle-Verte résident juste en face, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, entre Rivière-du-Loup et Rimouski. Par ailleurs, on ne devrait pas confondre cette nouvelle parution avec un ouvrage au titre similaire, L’île Verte. Le fleuve, une île et son phare, que le même Jean-Claude Tardif avait coécrit avec Lise Cyr en 2009, chez le même éditeur. Les deux titres méritent d’être lus et celui qui nous occupe ici ne comporte aucune redite par rapport au premier ouvrage.Décrite et nommée par Jacques Cartier dès 1534, l’île Verte est longue de treize kilomètres et se situe au croisement de la rivière Saguenay et du fleuve Saint-Laurent, mais du côté de la rive sud. L’ouvrage débute par deux photos aériennes qui font comprendre la distance séparant l’île Verte de la rive sud. L’une des dernières photos du livre montre précisément ce paysage de l’embouchure de la rivière Saguenay, que l’on peut apercevoir au nord de l’île, par temps clair.Natif de l’île Verte et descendant direct de plusieurs anciens gardiens du phare construit sur l’île, Jocelyn Lindsay a pu recueillir des centaines de photos inédites montrant la vie quotidienne et les modes de subsistance, décrivant des pratiques ancestrales comme la pêche à fascines et la pêche à l’esturgeon, mais aussi l’architecture traditionnelle des maisons avec des types particuliers, comme le toit à la Mansart, assez fréquent partout au Québec au début du XXe siècle, ou encore – moins répandu – un toit avec lucarne en chien-assis, soit lorsque toute une partie surélevée de l’étage arrière permet de gagner de l’espace en évitant d’incliner la toiture, habituellement en symétrie avec le côté frontal.Ce livre aux images splendides fait revivre momentanément un passé révolu : l’ancienne église de l’île Verte, foudroyée puis anéantie par un incendie en 1974, le chemin du pont de glace de 1930 reliant l’île Verte à la rive sud, un vieux skidoo et une énorme snowmobile avec habitacle. Les photos ne sont pas toutes datées, mais on explique qu’elles ont été prises au début du XXe siècle. On peut aussi voir à différentes époques le vieux phare de l’île Verte, le plus ancien du Québec, érigé en 1809. Comme beaucoup de titres de la belle collection « 100 ans noir sur blanc », L’île Verte : phare de belles traditions constitue un magnifique morceau d’histoire régionale du Québec, bonifié par le caractère unique de l’insularité.
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