Le roman à saveur autobiographique d’Abdourahman A. Waberi, écrivain d’origine africaine, raconte une histoire partagée par d’autres, mais qui reste touchante : celle d’un jeune, pas des plus aimés de ses parents, au surplus affecté d’un handicap (à la jambe, dû à la poliomyélite) lui attirant la méchanceté de ses camarades de classe. Enfant solitaire, maigrichon, il trouve refuge, et un espoir, une dignité, dans la seule activité qui reste à sa portée : la lecture.La connaissance acquise par la lecture, puis l’écriture, extirpera cet aîné d’une famille de cinq enfants d’un destin peu enviable, tracé d’avance, et lui permettra, au fil du temps, de se bâtir une identité tranchant avec son milieu familial.Sous forme de lettre à sa fille, le roman débute lors d’une promenade à Paris, où la fille du narrateur lui pose la question intrigante qui fait l’objet du titre.Le père y raconte alors son enfance, dans un pays singulier, en Afrique de l’Est, fait de pierres, de cailloux, de sable, peuplé d’un mélange d’Africains, d’Arabes, d’Indiens, dernier pays colonisé ayant acquis son indépendance de la France : le Djibouti.Quelques personnes appuient l’auteur quand il cherche à se séparer de cette enfance semée d’épreuves : sa grand-mère nommée Cochise, une femme sage, au verbe rare mais qu’il vénère, l’aide-ménagère Ladane, l’enseignante de français au primaire, Mme Annick, puis une autre, Mme Ellul, qui valorisent ses rédactions, sa riche imagination. Devenu l’écrivain du quartier, l’auteur affiche un talent qui le mène en France pour des études universitaires. Il y passe tous ses temps libres à écrire. L’écriture devient alors, comme il le constate bien, « sa patrie », où s’échoira définitivement sa triste enfance qu’il peut maintenant regarder avec plus de détachement.
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