Le célébrissime auteur nous entraîne cette fois au Maroc, pays de plus en plus connu des Québécois en raison de l’immigration et du tourisme.
Sarah Ikker est le nom d’une jolie jeune femme, fille d’un cadre supérieur de la police de Tanger et mariée elle-même à un policier, Driss, campagnard instruit et attirant.
Sans enfants, tous deux mènent la belle vie; ils voient leur parcours de bonheur complètement brisé lors d’une soirée où, chacun ayant son activité mondaine, Driss revient et retrouve sa femme nue, sans conscience et barbouillée de sang. Elle a manifestement été violée.
Même si sa femme se remet de l’événement, du moins physiquement, ce viol plonge Driss dans un abîme dont il se relève uniquement grâce à des collègues bienveillants. Il décide alors de mener sa propre enquête, faisant peu confiance à celui qui dirige officiellement les investigations visant à identifier le coupable.
Or, Driss ne semble jamais vraiment surmonter sa douleur et entretient depuis cette funeste soirée un rapport malveillant avec sa femme. Bizarrement, outre l’enquête, c’est cette nouvelle relation, trouble, ambiguë, qui soutient la trame du roman.
Mais on ne saura pas dans ce livre le fin fond de toute l’histoire. Même si les faits commencent à pointer vers un coupable, le livre s’interrompt brusquement : Yasmina Khadra le termine avec un « À suivre » un peu frustrant.
En même temps, on ressent le plaisir qu’on aura à poursuivre ce roman intrigant qui, au surplus, décrit fort bien le Maroc d’aujourd’hui.