Les livres jamais lus sont des regards alignés, parfois plus menaçants qu'invitants. Au fond de l'œil le plus narquois, l'impression de lire : « Tu n'auras pas assez d'une vie ». Depuis les premières bibliothèques visitées, sous ces regards impitoyables, je ressens aussi de la honte, car l'ignorance me fait rougir. Mon ignorance, mais aussi celle des autres quand elle est prise à la légère.
Il y a de beaucoup plus grands lecteurs que moi. Ces personnes sont en général d'agréable compagnie, elles font preuve d'indulgence devant tout ce que je n'ai pas lu et, en même temps, elles me donnent envie de découvrir les œuvres qui les ont marquées. Par contre, il y a des gens qui utilisent leurs lectures comme des faire-valoir et lorsque je me trouve en leur présence, dans des mondanités, j'ai envie de courir et d'aller pleurer comme une enfant que l . . .
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