Il y a une vingtaine d'années, me promenant à Athènes, à Delphes et à Héraklion, je me suis senti constamment à distance, écarté, comme renvoyé à un état de spectateur. Je reconnaissais les noms des lieux : références littéraires récurrentes. Les livres en sont remplis. Des dieux et des déesses, des rois et des reines souvent pris dans des affrontements, des conflits allant jusqu'aux meurtres. Tout au long des années, j'ai côtoyé à distance ces personnages mythiques ou historiques en ne franchissant jamais une cloison qui, sans parler d'intimité, rendait leur réalité secrète. Un espace indéfini m'en séparait. Sans abandonner l'effort de comprendre, j'ai mis du temps à commencer à me poser des questions.
Mon adolescence est remontée à la surface. J'ai eu entre les mains la traduction arabe de l'Iliade. J'en lisais quelques pages et, me trouvant devant un chemin bloqué, j'abandonnais pour recommencer une semaine, puis un mois . . .
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