J'avais dix-huit ans. C'était au collège Sainte-Marie, là où Nelligan avait séché presque tous ses cours. Gilles Marsolais, excellent professeur, articulé, bien préparé, toujours vivant, rendait Shakespeare accessible, drôle, complexe, formidable. Je buvais ses paroles. Entre un contrôle de lecture sur Hamlet et une analyse de Macbeth, il a énuméré, comme ça, en passant, quelques grandes oeuvres qu'il nous faudrait lire un jour ou l'autre. Ça ne devait pas être la première fois que j'entendais parler du Don Quichotte de Cervantès, mais c'était bien la première fois que j'en entendais parler comme d'une oeuvre que je pouvais lire, moi.
Je me rappelle très clairement m'être dit que je lirais Don Quichotte. Bien sûr, je pensais qu'il faudrait bien que j'aie lu tout Shakespeare avant, résolution qui s'est affaiblie quand la session a été termin . . .
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