Georges Navel est né le 30 octobre 1904 ; il est mort le 1er novembre 1993. Entre ces deux dates, qui vont presque d’un bout à l’autre du vingtième siècle, il a connu une existence peu ordinaire et un destin littéraire à l’image de cette vie partagée entre la grisaille du nord et la lumière du sud, l’enfer bien réel des damnés de la terre, et le paradis, approché quelquefois grâce à une sensibilité exceptionnelle aux dons de la nature.
Si son œuvre lui a valu l’estime des écrivains les plus significatifs des années cinquante et soixante, elle est désormais reléguée dans un purgatoire dont il conviendrait de la faire sortir une fois pour toutes.
Origines
Georges Navel était le treizième et dernier enfant d’un couple aux origines modestes, comme tant de Français avant la guerre de 14 : sa mère avait pour parents de petits cultivateurs normands et son père était le fils d’un vigneron des coteaux de Pagny-sur-Moselle. De celui-ci il écrira : « Orphelin de bonne heure, à dix ans il travaillait déjà dans les grosses fermes des plaines. Dure vie pour un gosse ». Cet extrait de Travaux, le premier livre publié par Georges Navel, paru en 1945, donne le ton d’une écriture largement marquée par l’expérience personnelle. Ce père déjà âgé travaille comme manœuvre, depuis une trentaine d’années, aux fonderies et hauts-fourneaux de Pont-à-Mousson où le futur écrivain voit le jour peu avant que la famille s’installe non loin de là, à Maidières, village qui servira notamment de cadre au chapitre initial de Travaux. Monde entre deux époques, celle de la grande industrie et celle de la paysannerie, monde à la Zola où Germinal côtoie La Terre, où le peuple des campagnes, pauvre mais non misérable (« Je n’eus jamais faim dans ma jeunesse »), se mue en masse prolétarienne. L’enfance de Navel s’est ainsi déroulée dans un paysage fait d’usines et de champs dans une région que l’armée allemande devait envahir dès les premières semaines de la Grande Guerre. Cela permit au jeune garçon de passer six mois en Algérie aux bons soins de la Croix-Rouge – séjour déterminant pour son tropisme méridional – avant de rejoindre à Lyon sa famille évacuée de la zone des combats. L’école, qu’il a vite détestée (« J’ai souffert à l’école d’être enfermé »), est abandonnée à douze ans pour une embauche en atelier. C’est alors l’éveil, grâce à un frère aîné, à la lutte ouvrière en même temps qu’à la conscience politique, fécondée par le communisme et l’anarchisme, sur fond de révolution soviétique : nous sommes en 1919, Navel a quinze ans. Il lit beaucoup, fréquente les cours du soir de l’Université syndicale, se dote dès cette époque d’une double compétence, celle d’un homme capable de gagner son pain en louant sa force physique et de développer une activité intellectuelle dont la puissance égalera souvent celle des plus instruits de ses contemporains.
Rencontres
C’est ainsi qu’à partir de 1922, après plusieurs expériences professionnelles en divers lieux, il se retrouve à Paris où il découvre les ressources de la bibliothèque Sainte-Geneviève (« Les Jean-Christophe me renflouaient de poésie ») ; et c’est à ce point qu’il faut rapprocher son parcours de celui d’un autre grand « méconnu » de la même époque, Jean Malaquais, auteur des Javanais – Prix Renaudot 1939 – comparable par bien des aspects à Travaux qui obtint, lui, le Premier Prix Sainte-Beuve en 1946. Son nom, avant le pseudonyme conseillé par Robert Denoël, était Vladimir Malacki, né en Pologne en 1908, arrivé en France vers 1926, riche d’une capacité rare à exercer tous les métiers – comme Navel – et assidu lecteur de la bibliothèque susnommée, place du Panthéon. En décembre 1935 Jean Malaquais tombe, dans La NRF, sur un extrait du journal d’André Gide : « Je sens aujourd’hui gravement, péniblement, cette infériorité – de n’avoir jamais eu à gagner mon pain, de n’avoir jamais travaillé dans la gêne. […] Un temps vient où le bourgeois se sentira en état d’infériorité devant un simple travailleur1 ». On connaît la suite, échange de courrier, rencontre, naissance d’une amitié et début de la carrière de Malaquais qui bénéficiera toujours de l’aide de Gide. Georges Navel, au cours de ses pérégrinations, va bénéficier quant à lui de l’aide et de l’amitié de plusieurs familiers des milieux littéraires, à commencer par Bernard Groethuysen qui lui ouvre la porte de la NRF en 1933 : deux ans plus tôt, aide-jardinier au Grand Hôtel de La Croix Valmer, Navel avait accepté de donner des leçons de français au peintre allemand Édouard von Bendemann, lequel l’avait recommandé à « Groeth » (prononcer « Groute »), ami intime de Jean Paulhan2, de Charles du Bos et de Gide. Comme l’écrit Danièle Sallenave, « [c]ette rencontre est un éblouissement ; chaque visite à Groethuysen sera désormais revêtue de ce caractère d’événement absolu, propre à rompre la continuité de la vie et à faire ressurgir les ‘ressources intérieures’3 ». Et de citer tel passage des lettres, très serrées et fort nombreuses, que Navel a adressées au philosophe pendant près de vingt ans, réunies par sa compagne, Alix Guillain, pour être publiées après la mort de celui-ci. Le recueil4, intitulé Sable et limon, est au cœur de l’œuvre de Navel puisqu’il forme à la fois sa poétique, son autobiographie intellectuelle et un exercice peu banal d’admiration épistolaire, au sens humain comme stylistique du terme. « On vous quitte rajeuni, éveillé, touché par la grâce d’un matin d’avril5 », écrira-t-il. On se serait logiquement attendu à ce que le premier titre de Navel fût publié chez Gallimard, après quelques textes donnés à la NRF6; or une deuxième rencontre, tout aussi fortuite que la précédente, va en décider autrement. Apiculteur dans le Var, Georges Navel s’occupe à l’occasion du jardin de Paul Géraldy, auteur dramatique et grand bourgeois, dont le recueil de poèmes Toi et moi (1913) n’a jamais cessé d’être réédité7 ; « vivant de sa plume, il admirait la sagesse d’un prolétaire qui vivait de ses mains », rappelle Jacques Brenner, qui ajoute : « Le grand mérite de Géraldy est d’avoir été sensible à une poésie si différente de la sienne et même d’avoir tout de suite compris que Navel était un poète8 ». Il l’encourage ainsi à composer un récit à partir des « notes de cahiers qu’il a longtemps portées dans son rücksack de saisonnier ». « Il s’est laissé convaincre. Il a écrit Travaux aux soirs de ses journées d’abeilles9 », poursuit Géraldy dans la préface donnée à la réédition de 1969. Ce dernier est un ami de Jacques Chardonne, copropriétaire de la maison Stock où le livre paraît en 1945 ; le succès est tel que le premier tirage est épuisé en quelques semaines et que l’on parle très sérieusement du Prix Goncourt. La pénurie de papier en ces années d’après-guerre fit que l’ouvrage ne put être rapidement réédité, mais l’écrivain Georges Navel était désormais connu et reconnu ; bientôt sollicité par des revues comme Europe, Commune, Preuves ou Le nouveau Commerce, Navel vit ses livres recensés par les meilleurs critiques, Albert Béguin, Jean Blanzat, Frédéric Lefèvre, Maurice Saillet, Robert Kemp, Maurice Nadeau, Yves Lévy après que Gallimard eut accueilli Parcours en 1950, Sable et limon, déjà mentionné, en 1952, Chacun son royaume, en 1960, préfacé par Jean Giono10, et enfin Passages, en 199111. Cinq titres au total, en une quarantaine d’années, c’est sûrement peu pour élever un monument littéraire, mais c’est suffisant pour construire une œuvre forte et cohérente, pour forger une écriture originale qui n’est ni romanesque ni intimiste, ni populiste ni militante. Car il ne faut pas, comme on l’a souvent fait, chercher une « famille » à Georges Navel – Charles-Louis Philippe, Eugène Dabit ou Louis Guilloux – pas plus qu’on ne peut voir en lui un écrivain prolétarien dans le sillage d’un Henry Poulaille : certes l’engagement politique n’est pas absent des récits de Navel mais il ne les justifie pas12. Sa visée était plus ample, cherchant à évoquer toute la diversité du réel, de la nature la plus simple au machinisme le plus démesuré, de la vie la plus fruste à l’existence la plus pleine, car Navel accordait, trait insolite, autant d’intérêt à l’usinage d’une pièce métallique – il fut, entre autres, ajusteur – qu’à l’étude de la pensée nietzschéenne.
Expériences
Outre Sable et limon, forcément plus « spontané » que les autres, les ouvrages de Georges Navel sont faits de la même pâte biographique sans qu’on puisse y noter une réelle évolution dans le temps : des périodes semblables sont retracées de Travaux à Passages – ces deux récits étant sans doute les plus attachants –, la facture ne différant guère non plus d’un bout à l’autre de l’œuvre. Ce qui donne un caractère particulièrement homogène à ces textes construits comme en miroir, car les principaux personnages – la parentèle essentiellement – se retrouvent tels quels à des années de distance, la figure de la mère étant la plus caractéristique, du fait qu’elle joue le rôle de guide vers l’au-delà de la réalité matérielle. « Ma mère, le dimanche, n’allait pas à la messe. Le temps lui manquait. Mais elle était bien persuadée que le bon Dieu existait. Quand nous allions au bois, en passant devant le grand Christ de la croix de mission, elle se signait en silence. Je l’imitais. […] Quand les orages nous surprenaient, à l’abri de la pluie sous un arbre, elle se signait à chaque éclair. Après la pluie, les tourterelles roucoulaient dans un bois de sapins. Ça sentait bon le terreau de feuilles, le muguet ou la fraise écrasée. Moi aussi je croyais au bon Dieu », écrit-il dans Travaux. « Aux premiers grondements du tonnerre succédait la rumeur grandissante des hautes ramures agitées par l’avancée d’une lente vague d’air. La houle passée, la forêt silencieuse semblait se recueillir. Des bandes de corbeaux s’envolaient, les tourterelles cessaient leurs roucoulements, les mésanges, les fauvettes, leurs chants. À l’instant de chaque éclair, l’orage plus proche, la mère priait Sainte Marie pleine de grâces. […] Après la pluie, les senteurs de la forêt étaient si grisantes, la terre et le ciel si beaux, que, sa colère finie, j’étais pleinement heureux de croire à la bonté du Bon Dieu », lit-on dans Passages.
Les « enfances » de Navel furent ainsi marquées, côté campagne, par sa mère et, côté ville, par son père auquel, dès l’âge de sept ans, il porte son « casse-croûte » au milieu de l’univers de chaleur, de bruit, de violence qu’est la fonderie à grande échelle ; mais, dit-il dans Travaux, « [l]’usine ne me faisait pas peur ». Et il est évident que le personnage, qu’est devenu le narrateur de Georges Navel à partir de son premier récit, saura se partager, on l’a dit, selon les circonstances, entre la vie rurale et la condition ouvrière, préférant à la seconde la première mais ne la reniant pas pour autant : « On se sent le cœur misérable dans la laideur industrielle », constate-t-il avant de conclure (c’est la dernière phrase de Travaux) : « Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique. Moralement, j’étais d’accord avec ma classe ». Il n’empêche que le travail en usine s’apparente à l’esclavage quand celui des champs donne un sentiment de liberté ; ce n’est pas nouveau dans le fond, mais c’est la manière de l’écrire qui retient. « En attendant de poursuivre mon apprentissage, j’acceptai une place à la campagne. La vie était redevenue bonne. […] Je me laissais vivre, mordant mon pain à pleines dents, m’abandonnant au bonheur de l’air tiède, heureux quand le soleil me grillait. L’air sentait bon le lis, le chèvrefeuille, le peuplier. […] Je voulais bien être assis à la même heure dans une vie où chaque jour ressemblerait à l’autre. »
Cela noté dès la prime adolescence, bien avant l’embauche chez Citroën en banlieue parisienne : « J’étais un morceau d’usine pour l’éternité. […] J’étais trop loin de la nature, je séchais ». Des notations similaires se retrouvent dans Parcours ou Chacun son royaume, mais il serait faux de croire que Navel est l’homme d’un seul livre : la maturité lui a permis d’élaborer des textes de plus en plus construits, depuis la fragmentation de Travaux en chapitres – vingt-cinq pour moins de deux cent cinquante pages – plutôt brefs et rythmés par les changements de métier à partir du quatrième, justement intitulé « Ateliers », jusqu’à la belle fluidité de Passages.
Harmoniques
Cependant, c’est surtout l’union du corps et de l’esprit qui s’affirme avec le temps, dans la certitude toujours plus forte que le mérite de l’homme tient d’abord à sa capacité de faire un usage précis des choses comme des concepts, et sa joie de vivre, au spectacle de la nature, les deux fils se nouant dans l’amitié du monde. « Il faut vieillir pour apprendre à aimer les hommes. Dans le travail, j’ai aimé surtout la nature qui nous entourait : la lumière en montagne, les pins et les mélèzes », note-t-il dans Travaux et, dans Passages : « Sur le même arbre, aucune feuille n’est pareille aux autres, mais au cours du temps la nature à force de créer toutes ces différences revient à celles du passé. Peut-être en est-il ainsi pour les visages et les types d’humanité, même diversifiés à l’infini ». Cette recherche de la ressemblance entre les formes, de l’harmonie dans la création, on en suit les traces dans Chacun son royaume (« […] la création était l’œuvre d’un dieu en étincelles dans chaque être »), tout comme dans Sable et limon où Navel évoque la magie des « instants de plain-chant ». Mais, dès Travaux, il en avait donné une idée très juste en consacrant des pages étonnantes à ses compagnons terrassiers, leur métier lui apparaissant comme plus noble encore que celui du labour. « Ils vivent comme les paysans, subissant tous les changements de l’atmosphère. Leur être varie suivant la saison, l’heure, la lumière, le temps qu’il fait. Mais leur pensée n’est pas hantée par les préoccupations pratiques qui absorbent les paysans. Elle est plus philosophique. Leur sagesse est plus généreuse. En piochant, ils remuent de l’éternel. Ils ont comme eux la parole lente, ils ne peuvent dire que leurs pensées les plus simples, exprimer le moins important d’eux-mêmes. Le métier noue son homme à la gorge, il ne laisse de la souplesse qu’aux membres. Beaucoup de ces rêveurs bourrus qu’on rencontre dans la terrasse n’ont pas plus de mots pour leurs songeries que pour les faits de leur vie. C’est le silence et chez certains une sorte de beauté rude du visage qui parle pour eux. »
Voilà pour le côté ville puisque la pratique que Navel eut de la « terrasse » se fit sur le chantier de l’Exposition universelle, en 1937, à Paris ; pour le côté campagne, c’est le maniement des plus anciens outils agraires – faucille ou faux – qui procure cette sensation de continuité entre les éléments et l’homme. « C’est un travail assez dur mais où l’on se sent libre et joyeux même en donnant toutes ses forces. […] Et puis on est dans la vraie nature. On se lève avec les étoiles du matin, on voit celles du soir si l’on travaille jusqu’à la nuit. […] Mon outil coupait, il était au point, la faux travaillait sans résistance, j’ouvrais dans le pré une large bande en me laissant entraîner par la faux presque sans poids, éveillé autant qu’un chasseur à l’affût, la sensibilité reliée à la faux comme si des nerfs avaient passé de la lame à mes mains. »
Et le miracle de cette intelligence du corps, Navel en fait également le trait d’union entre les générations. « Pendant qu’elle tenait sa pincée de sel en petits cristaux, je savais ma main semblable à celle de toutes les grand-mères de la terre quand elles font le geste d’ouvrir la marmite pour saler la soupe, le geste que j’avais vu faire à ma mère […]. Mais au-delà de ma mère, je savais tous les morts, toutes les présences qui m’avaient donné cette main pareille aux autres. »
Inévitablement, cette remontée aux origines, par le biais de la littérature, nous porte à constater que pour Georges Navel, comme peu d’écrivains ont pu l’éprouver aussi physiquement13, l’écriture est exactement du même ordre que le travail manuel, la « belle ouvrage », la manufacture ; dans Passages, qu’il publie à près de quatre-vingts ans, il revient sur ses années d’enfance et d’adolescence, évoquant dans les dernières pages son habileté d’ajusteur. « Le responsable de l’outillage, mon chef, bon ouvrier et brave type m’encourageait par ses compliments : C’est bien, je t’observe, tu as beaucoup de patience et de volonté.’ Lui ne se doutait pas en me regardant manier les ‘Vallorbe’, les fines lames d’outilleur et d’horloger que mon temps d’apprentissage s’était limité à un an. » Quelle meilleure image donner d’un auteur qui, sans avoir jamais fréquenté aucune « école », a su élaborer, un demi-siècle durant, un style si précis, « d’une simplicité et d’une exactitude exemplaires », comme le dit Jacques Brenner ? Pour s’en convaincre, une dernière citation tirée de Passages : « En traversant la forêt, j’avançais à grands pas, pressé de parvenir au fond bleu de la longue trouée, d’une couleur si belle que dans la lumière, là-bas, au bout de la route ou presque, sans efforts j’apprendrais soudain tous les pourquoi on est sur terre. Signes de l’invisible : réveil du vent dans la haute futaie, chute des branches sèches, courses des feuilles mortes, la présence des fleurs et des papillons m’interrogeaient. La forêt gardait son mystère. […] La merveilleuse couleur du bout de la route gardait ses distances. La mousse, le liseron, les pervenches affirmaient ce que démentait la rencontre du cadavre d’un oiseau dévoré par les fourmis. Plus on va loin, mieux on voit le fond des choses, j’activais le mouvement. Avant l’orée du bois, la merveilleuse couleur avait peu à peu disparu. Arrivé au pays des alouettes, j’avais vu surgir sur le fond d’infini de la ligne d’horizon la pointe du clocher de Mamey ».
Ce signe de reconnaissance, pour n’être pas tout à fait le même que celui aperçu par Proust du côté de Martinville14, n’en est pas moins la preuve que le temps perdu et retrouvé, dans la création littéraire, n’a de sens que s’il révèle de l’inconnu ; et si l’œuvre de Georges Navel est nourrie de ses souvenirs, elle n’en appartient pas pour autant au passé.
1. Cité dans « Ma rencontre avec André Gide », André Gide et Jean Malaquais, Correspondance 1935-1950, Phébus, 2000, p. 25. Pour une introduction à l’œuvre de Malaquais, on se reportera à l’article de Frédéric Briot dans « La revie littéraire », Roman 20/50, n° 31, juin 2001, p. 129-137.
2. Voir Jean Paulhan, Mort de Groethuysen à Luxembourg, Fata Morgana, 1977.
3. Danièle Sallenave, « Le miracle vient des mains », Georges Navel ou la seconde vue, sous la dir. de Gérard Meudal, Cahier n° 1, Le Temps qu’il fait, mars 1982, p. 58. Cet article est sans doute l’un des plus justes écrits à ce jour sur l’œuvre de notre auteur. L’hommage de Navel à son ami, « Avec Bernard Groethuysen », paru dans la revue Europe en février 1947, est reproduit dans ce cahier, p. 45-51.
4. Préfacé par Jean Paulhan.
5. Sable et limon, Gallimard, 1952, p. 345.
6. Notamment « Paris, Parc des attractions » dans le numéro de mai 1937.
7. C’est là que se trouve le vers si souvent cité : « Baisse un peu l’abat-jour ».
8. Jacques Brenner, Mon histoire de la littérature française contemporaine, Grasset, 1987, p. 217.
9. Paul Géraldy, préface à Travaux, Folio, 1994, p. 12.
10. Navel avait participé à quelques rencontres du Contadour, où il s’était surtout lié avec Lucien Jacques. Le pacifisme de Navel en 1935-1936 le rapproche de Giono (« L’Allemagne a faim, elle est agressive, il faut lui donner du pain, non des balles », Sable et limon, p. 37) ainsi que la sensibilité à la poésie « panique » du monde (ibid. p. 133).
11. Après une première parution au Sycomore en 1982.
12. À titre d’exemple, il figure dans l’Histoire de la littérature libertaire en France de Thierry Maricourt (Albin Michel, 1990, p. 287-294) après avoir été abondamment cité dans Le travail en miettes (1965) du sociologue Georges Friedmann.
13. On repense à Gide
14. Voir Gilles Deleuze, Proust et les signes, PUF, 1986.
Georges Navel a publié :
Travaux, Stock, 1945,Folio, 1979 et 1994 ; Parcours, Gallimard, 1950 (épuisé) ; Sable et limon, Gallimard, 1952 et 1989 ; Chacun son royaume, Gallimard, 1960 (épuisé) ; Passages, Le Sycomore, 1982 et Gallimard, 1991.