Les amateurs de roman noir, qui le connaissent sous le nom de Jean (ou John) Amila, voient en lui un pionnier du néo-polar français, à qui les Jean-Patrick Manchette, Pierre Siniac et Didier Daeninckx doivent beaucoup. D'abord publié dans la collection « Blanche » de Gallimard avant d'entrer à la Série Noire, Jean Meckert (1910-1995) a laissé une œuvre romanesque considérable et longtemps restée introuvable, mais que les éditions Joëlle Losfeld remettent enfin en circulation.
Animé d'un antimilitarisme ferme et de penchants libertaires, Meckert a construit un univers narratif composé de pauvres bougres, d'idéalistes bourrus et de perdants sentimentaux aux prises avec un milieu auquel il leur est impossible de s'identifier. Souvent comparé à Louis-Ferdinand Céline pour son travail sur l'expression populaire, Meckert est aussi le romancier de l'incommunicabilité, de l'échec et de la conscience révoltée. Il représente, dans la lignée des Henry Poulaille, Eugène Dabit et Louis . . .
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