Ami intime d'André Malraux et de Pierre Drieu La Rochelle, Emmanuel Berl (1892-1976) a été une importante figure intellectuelle et littéraire de l'entre-deux-guerres. Après la Seconde Guerre mondiale, il se tient à l'écart des milieux politiques et littéraires, livrant quelques livres majeurs, dont Sylvia, un véritable chef-d'œuvre autobiographique.
Imposante, l'œuvre d'Emmanuel Berl est principalement constituée d'essais et de récits autobiographiques. Le seul roman qu'il ait écrit, La route numéro 10 (1927), est d'un intérêt faible. Globalement, le noir est la teinte dominante des textes : le noir du deuil, des malentendus ou de la solitude, bref le noir d'encre de la marge. Berl est celui qui a été à jamais abandonné dans l'ombre. La nuance qu'il donne, par exemple, de son rapport problématique à la foi est symptomatique de cette posture de la marge et de l'ombre : « Je n . . .
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