Les Français de plus de cinquante ans ont tous en mémoire une chanson de Guy Béart, « Bal chez Temporel », qui perpétue, en pleine mutation industrielle, le souvenir des dancings et des guinguettes.
Très peu savent qu'elle fut en réalité créée par Patachou, détail au fond sans importance ; mais tous ignorent, élément plus regrettable, que le texte provient en fait d'un poème d'André Hardellet, « Le Tremblay ». Cette anecdote est révélatrice d'un destin en clair-obscur. On ne peut pas dire qu'André Hardellet soit passé inaperçu : la chance lui sourit plusieurs fois, quand il rencontre Pierre Mac Orlan ou Jacques Prévert, reçoit une lettre d'André Breton, a le soutien de Julien Gracq... Mais en même temps, un mauvais génie le condamne à arpenter pour toujours les banlieues de la littérature, comme si la place centrale était réservée à d'autres.
Quand il vient au monde, le . . .
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