Curieux et critique de tout, le prosateur Roland Bourneuf s'installe le plus rigoureusement qu'il peut dans une errance où « faire carrière d'écrivain » n'est que le paravent social d'un refus, celui, pour la conscience, d'être dépouillée d'une mobilité toujours pressentie. Loin des projecteurs, voici un pèlerinage nécessairement discret qui s'effectue au pays des contrastes et de l'interstice scriptural.
L'austérité du paysage littéraire esquissé par Roland Bourneuf depuis deux décennies semble être en contradiction avec les possibilités de rêve qui peuvent s'y superposer. Comme si le danger du délire était latent, dans l'enchaînement maîtrisé des phrases où un goût de clarté s'impose pour bien effectuer le relais entre une perception profuse et le monde de la communication. Quitte à revenir après coup au magma de départ.
Attiré depuis longtemps par les arts picturaux et le ressourcement inconscient qu'il leur associe, cet . . .
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