1604 : Fondation de l’Acadie par les Français. Pierre Dugua de Monts, Samuel de Champlain et leurs compagnons s’établissent sur l’île qu’ils ont nommée Sainte-Croix (située près de l’actuelle frontière sud du Nouveau-Brunswick). L’hiver 1604-1605 emporte la moitié des hommes.
1605 : La petite colonie quitte l’île Sainte-Croix pour s’établir à Port-Royal (aujourd’hui Annapolis Royal en Nouvelle-Écosse), premier établissement permanent des Français en Amérique du Nord et chef-lieu de l’Acadie. Les colons doivent rentrer en France en 1607. Ils reviendront en 1610.
1609 : Marc Lescarbot, qui a séjourné quelque temps en Acadie, publie la première Histoire de la Nouvelle France et donne naissance à une Acadie mythique, sorte de Terre promise française. Les récits d’explorateurs fournissent d’autres témoignages sur cette période.
1710 : Conquête de l’Acadie par les Britanniques.
1755-1763 : Le Grand Dérangement : 10 000 Acadiens sont déportés vers les colonies américaines puis vers l’Angleterre et la France. Des milliers d’autres prennent la fuite à travers les forêts. L’absence d’institutions autonomes et la précarité de l’enseignement en français vont pour un bon moment freiner le développement de la culture acadienne.
1756-1911 : Période peu productive sur le plan de l’écrit, mais où le récit de la déportation s’inscrit par contre solidement dans la tradition orale.
1764 : Début du retour des Acadiens.
1815 : Les francophones du Nouveau-Brunswick obtiennent le droit de fonder leurs propres écoles.
1847 : Publication du long poème Evangeline par l’Américain Henry W. Longfellow, qui n’a jamais mis les pieds en Acadie. Ce texte épique a pour thème l’exil acadien et engendre une tradition fertile, quoiqu’il soit fortement marqué par la nostalgie. Le livre est traduit en français en 1865 et connaît un succès instantané sous forme de feuilleton. Pendant ce temps, les écrits acadiens se limitent surtout à des essais de généalogie et de linguistique, de même qu’à des contes et à des poèmes dispersés dans les journaux.
1887 : Parution du premier numéro de L’Évangéline à Digby en Nouvelle-Écosse. La publication est transférée à Moncton en 1905 et devient quotidienne en 1949. Le journal L’Évangéline cessera de paraître en 1982.
1911 :Publication des premiers recueils de contes, puis de récits régionalistes.
1948 : Publication du premier recueil de poésie, La vie en croix d’Eddy Boudreau, suivi l’année suivante par Poèmes de mon pays de Napoléon Landry. La comparaison entre les deux auteurs témoigne d’une oscillation entre la souffrance individuelle et les enjeux collectifs qui marquera les générations suivantes.
1958 : Début de la carrière littéraire d’Antonine Maillet avec Pointe-aux-Coques.
1968-1969 : Manifestations étudiantes à l’Université de Moncton. Les étudiants exigent l’égalité entre anglophones et francophones. C’est le début du réveil acadien après des siècles de résignation. Le film L’Acadie, l’Acadie ?!? (1971) de Michel Brault et Pierre Perrault relate cette période tumultueuse.
On peut le visionner gratuitement au www.onf.ca/film/acadie_acadie
1972 : Début de l’essor impressionnant de la littérature acadienne. Fondation des éditions d’Acadie, enseignement de la littérature acadienne à l’Université de Moncton, attribution du prix Goncourt en 1979 à Antonine Maillet pour Pélagie-la-charrette, création du prix France-Acadie, etc.
1980 : Parution du premier titre des éditions Perce-Neige : Graines de fées de Dyane Léger (prix France-Acadie 1981).
1984 : Fondation de L’Acadie nouvelle, aujourd’hui le seul quotidien en langue française au Nouveau-Brunswick.
1994 : Premier Congrès mondial acadien (CMA), au Nouveau-Brunswick, sous le thème « Retrouvailles ». Depuis, l’événement est repris tous les cinq ans en août (Louisiane 1999, Nouvelle-Écosse 2004).
2004 : 400e anniversaire de l’Acadie.
2009 : 4e Congrès mondial acadien, du 7 au 23 août, dans la Péninsule acadienne (nord-est du Nouveau-Brunswick).