Avec sa veste gris vert, fétiche paramilitaire des anciens dissidents, l'œil morne, désabusé, il fait penser à un de ces « robineux » de Jacques Ferron, personnages bizarres pourvus d'une mémoire des origines et d'une conscience sacrale des « échanges » entre l'ancien et le nouveau.
Oui, sur la scène littéraire polonaise, Tadeusz Konwicki apparaît à coup sûr comme le dernier de la race des conteurs. De ces bardes au vécu de maquisard, de ces littérateurs à la mémoire chercheuse qui, pour assumer le « nouveau », l'irréalité et le chaos de l'après-guerre, tentent désespérément de tirer au clair leur vécu individuel, familial et social, éprouvé comme obscur et problématique. Sa voix paniquée, obsédée par le désarroi existentiel est au centre de tous ses récits. Une contrainte, une extrême fatigue, affleure sans cesse à l'ordre de la narration :
« Voici venir . . .
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