Aux yeux des spécialistes des camps, Gustaw Herling est avec Varlam Chalamov, Soljénitsyne, Tadeusz Borowski et Elie Wiesel l'un des plus importants chroniqueurs de l'innommable.
Historiographe de l'horreur absolue, il se distingue néanmoins de ses collègues en ce qu'il ne considère pas les productions infernales de l'humanité comme des « erreurs » de parcours dans la grandiose histoire de la Raison, mais bien comme des possibles qui se sont présentés à l'homme et qu'il a très consciemment choisi de réaliser. Et quoi qu'Adorno ait pu écrire dans sa grave et monumentale Dialectique négative, le tragique est encore et toujours possible dans la mesure où la mort, qui avait certes été banalisée, prend la vedette aujourd'hui et retrouve sa valeur marchande (sa splendeur...) à travers les images délétères que nous proposent chaque jour les médias. De deux choses l'une : ou nous devons comprendre l'histoire comme un foyer . . .
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