896 : La « Conquête du pays » : les Hongrois, peuple de cavaliers nomades venus des steppes de l’Asie centrale, occupent, sous la conduite d’Árpád, la région géographique peu habitée du bassin des Carpates. La Maison arpadienne régnera sur la Hongrie jusqu’en 1301.
1000 : Étienne 1er (997-1038) reçoit une couronne du pape Sylvestre II. Il achève la christianisation du pays et sera considéré comme le véritable fondateur de l’État chrétien hongrois. Canonisé en 1083.
1241 : Invasion des Mongols (Tatars) et destruction de la plupart des villes. Reconstruction du pays par Béla IV.
1307-1382 : Des Anjous de Naples sur le trône de la Hongrie : Charles Robert et Louis le Grand font du pays une puissance européenne. Fondation de l’Université de Pécs en 1374.
1443-1490 : Mátyás Hunyadi, dit Mathias Corvin, fils du grand capitaine János Hunyadi, le vainqueur de Nándorfehérvár (aujourd’hui Belgrade) sur les Turcs, introduit l’âge d’or de l’État hongrois médiéval. Également roi de Bohême et maître de la Basse-Autriche, il est considéré comme le plus grand monarque d’Europe centrale de la Renaissance, sa cour, comme le centre des arts humanistes. Sa bibliothèque, qui comptait plus de 2500 ouvrages, fut en grande partie détruite par les Turcs.
1526 : Bataille de Mohács : fin de la Hongrie médiévale indépendante. Les Turcs occupent le tiers central du pays pendant cent cinquante ans, la partie nord-ouest est dominée par les Autrichiens de la Maison des Habsbourg, la partie est (Transylvanie) reste théoriquement une principauté autonome. Le règne du prince Gábor Bethlen (1580-1629), allié des Tchèques pendant la guerre de Trente ans contre les Habsbourg, marque l’apogée de la Transylvanie. Sa cour était un centre politique et culturel.
1686 : Délivrance du château de Buda par une armée chrétienne internationale. Début de la libération de la Hongrie de la domination turque, et début d’une domination autrichienne qui durera également cent cinquante ans (le Royaume de Hongrie faisant partie de l’Empire autrichien).
1703-1711 : Guerre d’indépendance conduite par le prince de Transylvanie François II Rákóczi. Après l’échec militaire et pendant longtemps, seule la lutte pour la sauvegarde de la langue et de l’identité nationale restera possible.
1784 : Un édit de l’empereur Joseph II proclame l’allemand unique langue officielle de l’Empire autrichien. Vives réactions en faveur de la protection du hongrois.
1795 : Exécution des « jacobins hongrois », emprisonnement de nombreux écrivains partisans des Lumières et d’une Hongrie indépendante et bourgeoise.
1825-1848 : Ère des réformes en vue du développement économique et culturel du pays. Création de l’Académie des Sciences de Hongrie par le comte Széchenyi. À partir de 1844, le hongrois est déclaré langue officielle. Luttes parlementaires réclamant une nouvelle constitution et un gouvernement responsable.
1848-1849 : Révolution (le 15 mars, devenu fête nationale) et Guerre d’indépendance. Après une série de victoires sur les impériaux, l’Assemblée nationale proclame la déchéance des Habsbourg. Kossuth est élu gouverneur du pays. Le jeune empereur François-Joseph demande l’aide du tsar. L’idée d’une intervention russe est acceptée par les gouvernements occidentaux au nom de l’équilibre européen. L’armée russe, forte de 200 000 hommes, écrase les Hongrois près de Világos le 31 juillet 1849. Répression autrichienne : exécution du comte Batthyány, président du premier gouvernement responsable, ainsi que de treize généraux. L’allemand est de nouveau langue officielle.
1867 : Compromis historique entre l’Autriche et la Hongrie, début de la Double Monarchie : la Hongrie, comprenant aussi la Croatie et la Transylvanie, redevient un État indépendant et dispose d’un gouvernement responsable, mais reconnaît l’empereur pour roi et admet une armée commune et une politique étrangère impériale.
1873 : Union administrative de Buda et de Pest.
1896 : Fêtes du millénaire de la Conquête du pays. Inauguration de la première ligne de métro de l’Europe à Budapest.
1918 : Suite à la guerre, dislocation de la Monarchie austro-hongroise. En novembre, la république est proclamée en Hongrie comme en Autriche. En mars 1919, les communistes et socio-démocrates prennent le pouvoir : cette République des Conseils, qui durera trois mois, tentait d’introduire le modèle soviétique en Hongrie. Invasion du pays par les armées tchèque, roumaine et serbe, sans déclaration de guerre, avec la complicité des puissances victorieuses. En novembre, ces dernières ordonnent le retrait des troupes étrangères, et permettent à l’ancien commandant en chef de la flotte austro-hongroise, l’amiral Miklós Horthy, d’entrer en scène. La monarchie est théoriquement rétablie, Horthy est nommé régent : il gouvernera le pays jusqu’en 1944.
1920 : Le 4 juin, à Versailles, au château de Trianon, signature du traité de paix aux termes duquel la Hongrie historique perd les deux tiers de son territoire, avec trois millions et demi de ses habitants parlant le hongrois et se disant hongrois.
1921-1931 : Consolidation politique et économique sous le gouvernement néo-libéral d’István Bethlen. À partir de 1932, cette politique est influencée par les partis réclamant la révision du traité de paix de Trianon.
1938 : Premier arbitrage de Vienne : la Hongrie récupère une partie de la Slovaquie, habitée majoritairement par des Hongrois.
1940 : Deuxième arbitrage de Vienne : le nord de la Transylvanie redevient hongrois. En juin 1941, le gouvernement déclare la guerre à l’Union soviétique, ce qui coûtera la vie à plus de 200 000 soldats hongrois sur le front russe.
1944 : Le régent cherche une paix séparée avec les Alliés. Les Allemands occupent le pays, et mettent en place un gouvernement pro-nazi (les Croix-fléchées).
1947 : Le traité de Paris rétablit les frontières de 1920, sans tenir compte de la répartition ethnique du bassin des Carpates, et sans garantir les droits des minorités.
1949 : Grâce à la présence de l’Armée rouge, qui occupe le territoire hongrois, les communistes prennent le pouvoir et inaugurent une dictature de type stalinien. En 1955, la Hongrie adhère au Pacte de Varsovie.
1956 : Le 23 octobre, soulèvement populaire à Budapest. Le gouvernement d’Imre Nagy rétablit la démocratie parlementaire et déclare la neutralité de la Hongrie. Le 4 novembre, l’Armée rouge écrase la révolution, et met en place un régime pro-soviétique sous la direction de János Kádár qui restera au pouvoir jusqu’en 1988. Nombreuses exécutions (notamment celle d’Imre Nagy) et emprisonnements massifs. À partir de 1963, le régime accorde l’amnistie aux prisonniers politiques. Un certain libéralisme s’installe, accompagné d’une augmentation du niveau de vie, surtout par rapport aux autres pays « socialistes ».
1989 : Le multipartisme est de nouveau autorisé. Réhabilitation d’Imre Nagy et de ses compagnons. Démantèlement du Rideau de fer.
1990 : Premières élections libres avec la participation de douze partis. Le Forum démocratique hongrois (centre-droite) prend le pouvoir avec 42,7 % des voix. József Antall forme un gouvernement de coalition avec le Parti des petits propriétaires et le Parti chrétien démocrate. Retrait des troupes soviétiques du pays. La Hongrie est candidate à l’Union européenne et à l’OTAN. Mort du premier ministre en 1993.
1994 : Élection remportée par le Parti socialiste (ex-communiste) avec plus de 50 % des voix. Les libéraux de gauche prennent également place dans le gouvernement de Gyula Horn.