Le Liban, pays qui borde la Méditerranée, compte environ quatre millions d’habitants sur un territoire près de 160 fois plus petit que le Québec. Son histoire tourmentée le lie depuis longtemps à la France ; voilà qui explique pour une large part l’éclosion de plusieurs générations d’écrivains ayant fait le choix de s’exprimer en langue française.
Le dossier que Nuit blanche leur consacre a pour but de familiariser les lecteurs francophones avec une littérature trop méconnue alors qu’elle recèle des œuvres dignes d’intérêt, sinon des chefs-d’œuvre. Tout un chacun connaît les noms d’Andrée Chédid, dont les œuvres émeuvent par leur intensité, et de Georges Schéhadé que la fantaisie de ses pièces classe parmi les maîtres de l’absurde, aux côtés de Ionesco ou de Beckett. D’autres, comme Amin Maalouf ou Vénus Khoury-Ghata, ont un lectorat fidèle. Moins connus du grand public, Faoud Gabriel Naffah, Salah Stétié et Nadia Tuéni méritent néanmoins de figurer dans l’empyrée des grands écrivains universels. Les articles qui suivent dressent un panorama de cette jeune littérature d’inspiration orientale et d’expression française. […]
Ce dossier ne saurait être qualifié d’anthologie. Il ne prétend donc pas à l’exhaustivité. Par ailleurs, la situation qui a prévalu au Liban pendant quinze ans a entraîné une pénurie de documentation et explique certaines lacunes, notamment au plan bibliographique.
(Illustration, 1920) : La France en Syrie, 14 juillet 1920. À Beyrouth, le général Gouraud accompagné du Général Goyget, passe devant les fusiliers marins