En 2014, un gouvernement majoritaire formé par le Parti québécois dirige le Québec. Un improbable vice-premier ministre de la province, Georges Normandeau, est parachuté dans la fonction de premier ministre par la mort subite de son prédécesseur. Peu après son entrée en fonction, il décide de tenir un troisième référendum sur l’indépendance. Ce sont là les prémices de Voir Québec et mourir.
À la surprise de plusieurs, la nouvelle consultation de la population québécoise se solde par une victoire du oui. Résultat que le premier ministre du Canada, Jonathan Roof, refuse d’accepter. Débute alors, en sol québécois, une série d’agressions orchestrée par le gouvernement canadien : assassinats, attentats, occupation militaire qui mène à des carnages. Tout cela afin de forcer le Québec à demeurer dans la Confédération. La résistance armée s’organise, ce qui conduit à une véritable guerre civile. Dans cette période troublée, chacun doit choisir son camp. Et les alliances sont parfois très surprenantes, voire invraisemblables…
Plusieurs personnages voient leur vie chamboulée par ces événements. C’est le cas notamment des deux protagonistes. Le premier, Benny Trudeau, chômeur sans domicile depuis six mois, connaît tout à coup la notoriété à la faveur d’une photographie publiée à la une des journaux et le montrant exubérant après l’annonce du référendum, le soir de la Saint-Jean. Le second, Marcus Fontaine, quitte son travail exécré d’employé d’entrepôt et se retrouve lui aussi en première page du journal à la suite de sa participation à une manifestation. Lorsque leurs chemins se croisent, tous deux se lient d’amitié et sont amenés à jouer un rôle de premier plan dans les péripéties qui vont conduire au point culminant du récit : une seconde (ou plutôt une troisième si on n’oublie pas celle de 1760) bataille des plaines d’Abraham.
Dans ce thriller de politique-fiction, Jean-Michel David imagine le pire des scénarios qui pourrait succéder à une déclaration d’indépendance du Québec. On aimerait croire que tout cela est hautement romanesque et n’a rien de plausible. Pourtant, certains faits récents de l’actualité tendent à démontrer que, malheureusement, le Québec n’est pas à l’abri de la violence découlant de choix politiques qui répugnent à certains.