Si vous croyez tout savoir sur la ville de Québec, détrompez-vous ! Ou testez vos connaissances historiques en vous confrontant à deux experts !
Ce Ville de Québec : 365 questions et réponses contient des faits et des anecdotes qui ne se retrouvent pas systématiquement dans nos livres d’histoire, mais qui ne sont pas pour autant négligeables. Les questions, posées pêle-mêle, sont brèves et tiennent souvent en une seule phrase, tandis que les réponses (toutes regroupées dans la dernière partie) sont plus élaborées, en un paragraphe. En fait, beaucoup des questions soulevées dans ce livre sont formulées suivant le modèle de « Pourquoi tel lieu-dit ou tel édifice de Québec porte-t-il ce nom ? » Beaucoup de ces questions pourraient aussi émaner des visiteurs frappés par l’architecture, les monuments et les particularités de la capitale nationale. Mais en réalité, seulement quelques historiens chevronnés pourront y répondre avec exactitude, d’autant plus que les coauteurs ont placé sans prévenir des questions pièges, comme la question 201 à propos du fils de Jacques Cartier. Autre difficulté, certaines photos de sites québécois devant être identifiés : un immeuble ancien, une fontaine, une chute. Décidément, rien n’est simple, comme le disait Jean-Jacques Sempé. Ainsi, pour reprendre la question 297 : « Le nom de la rue Saint-Jean fait-il allusion à saint Jean l’évangéliste ou à saint Jean Baptiste, patron des Canadiens français ? » Réponse : ni l’un ni l’autre, car la rue Saint-Jean rend hommage à Jean Bourdon (vers 1601-1668), premier arpenteur de la Nouvelle-France. Les découvertes sont nombreuses avec Henri Dorion et Pierre Lahoud. Ainsi, on peut apprendre à la question 45 les noms des quatre citoyens riches auxquels se réfère le chemin des Quatre-Bourgeois.
Un élément me laisse perplexe et l’on me permettra cette digression. À deux reprises, pour les réponses 116 et 332, les coauteurs mentionnent que Québec serait la seule ville du patrimoine mondial de l’UNESCO située au nord du Mexique ; mais il faudrait aussi mentionner le vieux site colonial de Lunenburg, en Nouvelle-Écosse – tout en se demandant, compte tenu de sa population de moins de 3 000 habitants, s’il s’agit véritablement d’une ville ou simplement d’un quartier portuaire qui s’est ajouté en 1995 à la liste de l’UNESCO. Pour le vérifier, la ville de Lunenburg a son site Web (en anglais seulement : https://www.explorelunenburg.ca). Cette question reste ouverte et sera peut-être débattue ailleurs.
L’ouvrage d’Henri Dorion et de Pierre Lahoud se termine abruptement : pas de conclusion ni de notes de bas de page, ni d’index, ni de références bibliographiques – qui auraient pu prolonger la lecture. C’est regrettable. On comprendra que ce livre instructif n’est pas destiné uniquement aux résidents de la ville de Québec, mais à toute personne ayant à cœur Québec en tant que capitale nationale. Et peut-être pourrons-nous, par cette lecture légère et ludique, intéresser plus d’enfants à notre histoire nationale ? On peut toujours rêver.