Un nouveau recueil de Patrice Desbiens, c’est toujours une sorte d’événement. On ne se lasse pas de cette curieuse poésie très prosaïque, où le poète circule comme en marge des choses, dans un univers où la plus grande épreuve reste celle du réel. Sans doute Dieu est-il ici « un tueur en série » et le cellulaire s’ouvre-t-il avec « un déclic de canif », mais rien n’est véritablement menaçant, car le poète a vite fait de désamorcer ces images par la banalité métaphorique des situations. Comme si on s’absentait du monde, à la manière du poète qui « ferme chaque œil comme / un petit cercueil » et fait semblant de dormir « quelque part dans / la vie après la mort ». Le réel est au mieux un décor occupé par les itinérants, au pire un monde qui s’amuse sans nous, comme les acteurs sur une scène de théâtre . . .
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