Pour aller au bout de ses rêves, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne faut pas mourir de faim ou vivre dans l’insécurité matérielle. Donc Va au bout de tes rêves !, comme tous les livres de ce genre, a le don de s’adresser à la classe moyenne, suffisamment à l’aise financièrement pour s’interroger sur le sens à donner à l’existence. Ce n’est pas que les autres ne souhaiteraient pas savoir pour quoi ils vivent, mais disons que la grande majorité ne peut se le permettre. Alors, il y a forcément quelque chose d’agaçant à lire ces lignes, car qui ne voudrait pas vivre ses rêves ? On se le demande. Comme la petite fille aux allumettes, on est une méchante gang à rêver sa vie et quand on voudrait se donner les moyens de changer les choses, la réalité nous rattrape. Et ils sont rares ceux et celles qui passent au travers de cet obstacle et restent encore debout. Pour donner sens à son existence, il faut effectuer un certain voyage, certes magnifique, mais qu’on ne peut se permettre SEUL et sans le sou. Car, figurez-vous que pour vivre, selon Antoine Filissiadis, il faut rencontrer la Mort !
Est-il concevable de devoir frôler la grande faucheuse pour se rendre compte que la vie est belle et vaut la peine d’être vécue. Certes, le fait que ce livre a été écrit à la suite de la victoire de son auteur contre un cancer rend le témoignage plus poignant et plus vraisemblable. Si ce n’était de cela, je demanderais à être remboursée, car ce n’est pas en lisant ce genre de livres qu’on trouve la grâce. L’auteur, lui, a réussi à trouver un sens à sa vie, la formule étant qu’elle n’en a pas, que le plus beau cadeau à se faire est de se répéter (méthode Coué) que la vie est neutre et qu’elle est ce qu’on en fait. Splendide, mais répétons-le, plus facile pour certaines personnes vivant dans une certaine partie du monde. Il y a de bonnes réflexions dans ce livre de développement personnel, mais se faire dire que « la vie révèle tout son sens quand on abandonne l’idée de lui en donner un » peut devenir franchement agressant.
Antoine Filissiadis a rencontré un mentor, d’un genre disons particulier, le mentorat redevient à la mode en ces temps de disette d’emploi et de valeurs. Je nous souhaite toutes et tous d’en trouver un plus . en vie Où ça se déniche ? Mystère.