Une journée, une toute petite journée et tout peut basculer ! Dans sa banlieue parisienne des années 1960, le jeune Daniel, 15 ans, apprend que l’avenir se tisse au quotidien et que bien souvent on porte le poids de décisions d’un jour. En ce jour anniversaire de l’assassinat de Kennedy, Daniel est déchiré : doit-il obéissance complète à sa chère mère, loyauté à ses camarades de cabotinage ou dévouement à sa belle et tendre Marie-France, son premier amour ? Et qu’en est-il de cette interro en sciences naturelles, épreuve cruciale dans son cheminement académique ? Daniel se démènera pour tenter de répondre aux désirs de tout un chacun… et l’on déambulera ainsi avec lui dans ses nombreuses tribulations. Se faufilent alors dans les interstices de l’histoire, de vifs souvenirs, des anecdotes croquantes sur le voisinage déluré et des personnages colorés. Il y a St-Mexan, un jeune esseulé cherchant désespérément à revivre l’assassinat du président, le recruteur de talent Eddy Barclay avec sa décapotable et la mystérieuse Nanette, voluptueuse de réputation. Ce roman en est un des premières fois : découverte de l’amour tout-puissant, de l’importance de faire des choix raisonnés, de la désobéissance et de l’imprévisible. On se retrouveen plein cœur de l’adolescence, saison de tous les excès.
Une fois de plus, Daniel Picouly nous offre un roman à saveur autobiographique, s’enracinant dans ses origines martiniquaises. Les sources d’inspiration constantes que sont sa famille et son héritage culturel confèrent à l’œuvre une vitalité certaine. Picouly dirige d’une main de maître ce qui aurait pu être noyé dans un flot d’informations inutiles. L’histoire s’écoule avec une fluidité étonnante. Cependant, à la fin du livre, on reste avec une impression d’essoufflement due à la quête incessante d’un fil conducteur à cette rafale de péripéties. L’histoire semble se déployer dans tous les sens sans avoir d’épicentre. Ce qui diminue quelque peu notre plaisir de lecteur. Un beau jeudi pour tuer Kennedy entre donc dans la catégorie des bons romans, mais ne possède malheureusement pas ce je-ne-sais-quoi qui déclenche l’engouement. Dommage !