Peut-on construire un roman à partir de phrases isolées puis juxtaposées ? On obtient ainsi une seule phrase par paragraphe. Ce sera au lecteur d’y trouver du sens. Et de tenter d’y déceler de l’authentique littérature.
Frédéric Beigbeder renouvelle son écriture et, par ricochet, notre conception même de la littérature, procédant par touches, un peu comme des aphorismes, mais sans la véhémence de Nietzsche, le grand maître du style aphoristique. Fragments, souvenirs épars, impressions fuyantes, écriture spontanée (mais pas automatique), premiers jets. En haut d’une page, le narrateur apostrophe le lecteur, comme s’il regardait directement dans l’objectif de la caméra : « Vous vous demandez peut-être pourquoi je saute deux lignes entre chaque phrase ». Pas de ponctuation. On poursuit, puis au haut de la page suivante, il explique : « Chaque phrase doit donner envie de lire la phrase suivante, mais exister aussi de façon autonome ». Et rendu à la page 43, l’auteur . . .
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