La plupart des gens passent une part considérable de leur vie au travail. Il est donc important de réfléchir sur les motivations qui nous amènent à renoncer à tout ce temps pour gagner notre vie.
René Bolduc a enseigné la philosophie au collégial, notamment au Cégep François-Xavier Garneau. Dans le cadre de sa profession, il a été amené à vouloir trouver des réponses à la question fondamentale :pourquoi travailler ? Ayant grandi sur une ferme, il a appris tôt que le travail pouvait se révéler éreintant et difficile. Il n’est donc pas étonnant que l’auteur avoue, d’entrée de jeu : « Enfant, mon but dans la vie était de ne pas travailler. J’avais le travail en horreur ». Pour lui, les tâches sur la ferme familiale étaient synonymes de corvée, de besogne, de punition. Pas question, donc, de prendre la relève. Devenu enseignant, il est conscient que sa vie s’avère beaucoup moins dure que celle de son père. Sa connaissance des énormes écarts entre les différentes façons de gagner sa vie auront sans doute contribué à le faire réfléchir sur les relations entre le temps et le travail. Et, en effet, les questions pouvant être soulevées à ce sujet sont nombreuses. Du travail esclavagiste au travail de médecin, d’enseignant ou de haut gestionnaire, en passant par les McJobs et les bullshit jobs, les degrés sont multiples et sollicitent à divers degrés les facultés physiques et mentales.
En plus de comparer les différents types d’emplois, l’auteur étend sa réflexion à divers autres aspects du temps consacré au travail ou, au contraire, aux activités de loisir. Par exemple, la relation éventuelle entre la réalisation personnelle, le bonheur et le travail. Comment l’évolution technologique modifie-t‑elle le rapport entre l’humain et les tâches à accomplir au boulot ? Quels sont les enjeux concernant le télétravail et les rencontres par visioconférence ? Et faut-il craindre l’ubérisation des relations économiques ? Par ailleurs, qu’en est-il de l’incidence de certains environnements professionnels sur la santé ? Des travailleurs ne se retrouvent-ils pas à souffrir du syndrome d’épuisement professionnel (burn-out), du syndrome de l’ennui au travail (bore-out) ou du syndrome de la perte de sens au travail (brown-out) ? René Bolduc aborde toutes ces questions, et bien d’autres. Son pertinent essai est par ailleurs agrémenté d’expériences et d’anecdotes personnelles.