Depuis bientôt 30 ans, l’association française L’atelier imaginaire cherche à faire connaître, par le prix Max-Pol Fouchet, de nouvelles voix en poésie. Les gagnants, issus de la francophonie, voient leur recueil publié par l’association en collaboration avec un éditeur reconnu. En 2009, le jury a décidé de ne pas remettre le prix ; cependant paraît, sous la direction de Guy Rouquet, un livre réunissant les textes inédits de membres du jury et d’anciens lauréats. Cette publication est l’occasion de souligner le trentième anniversaire de la mort de Max-Pol Fouchet, auteur, journaliste et en outre fondateur de la revue Fontaine, qui attirera sous l’Occupation nombre d’intellectuels engagés. On lira avec plaisir dans Ton monde est le mien les poèmes d’auteurs plus connus, comme Seyhmus Dagtekin, lauréat des prix Mallarmé et Théophile-Gautier, Georges-Emmanuel Clancier, Vénus Khoury-Ghata, Guy Goffette, du Québécois Claude Beausoleil qui nous offre une très belle suite sur le blues. L’ensemble s’articule autour d’un vers de Max-Pol Fouchet, « Ton monde est le mien », tiré de Femme de nuit et d’aube, véritable hymne à la poésie. Un hémistiche pris dans son sens large, qui permet en fait de donner à lire les dernières productions de ces 39 poètes. Il y a de tout, du plus suranné au plus moderne, mais il semble que le style emphatique, brodé, l’emporte ici sur le vers incisif, court, cadencé. Cette esthétique, par ailleurs peu urbaine et presque atemporelle, sera sans doute appréciée par une part des lecteurs de poésie, pour qui la beauté du monde se doit d’être célébrée.
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