La journaliste du Devoir Caroline Montpetit a troqué l’écriture journalistique pour celle de la fiction le temps de nous offrir son tout premier recueil de nouvelles : Tomber du ciel.
L’œuvre regroupe dix courtes nouvelles qui présentent, à travers l’histoire de gens ordinaires, la fragilité des êtres. Divers sujets sont abordés, de la solitude d’un homme atteint du cancer à l’attente de libération d’un prisonnier, en passant par la jalousie d’une maîtresse en mal d’amour. Ces drames tirés de la vie quotidienne sont écrits avec talent, mais manquent malheureusement d’originalité ou d’émotivité.
Caroline Montpetit exploite des thèmes surutilisés dans les nouvelles (la mort, la dépendance au jeu, l’amour malheureux), et ne parvient pas tout à fait à éviter le déjà-vu. Lorsqu’elle exploite des idées nouvelles, son style ne permet pas de les développer convenablement. En effet, les drames qu’elle invente sont dénués d’action et nécessiteraient une écriture plus émotive qui puisse accrocher les lecteurs. L’écriture de Caroline Montpetit offre certes une part de poésie, mais l’effusion de comparaisons et de métaphores donne parfois l’impression qu’elle force le style, ce qui provoque l’effet contraire de ce qu’elle recherche : le lecteur demeure mystérieusement loin des émotions qu’elle tente de faire partager.
Ce phénomène est exacerbé par la brièveté des nouvelles. Si ce n’était de la surabondance d’informations sur le passé des personnages, les cinq à dix pages pourraient amplement constituer d’excellentes nouvelles. Malheureusement, trop de détails accaparent les récits, ce qui laisse peu d’espace à la description de l’atmosphère et à la psychologie des personnages.
Bref, Tomber du ciel est agréable à lire, sans plus. Il ne bouleverse ni n’impressionne et ne laisse pas de traces marquantes dans la mémoire des lecteurs. Il ne parvient qu’à divertir quelques heures, tout au plus, lors d’un dimanche après-midi pluvieux