Belle vertu que la piété filiale ! À condition, toutefois, que l'hommage aux aïeux ne tourne pas à l'investissement. À défaut de mesure, le tribut engendrera le cynisme plutôt que l'enthousiasme. Michael Ignatieff côtoie ce précipice. Que le calcul soit d'ordre politique plus que d'inspiration mercantile ne réduit pas le danger : conditionner l'électeur ou assouplir le consommateur ne sont ni l'une ni l'autre des activités désintéressées. La rouerie politique comporte même un aspect plus aventureux : ce qu'on tolère chez le maquignon scandalise chez celui qui sollicite l'adhésion civique. Quand le récent livre de Michael Ignatieff traite le lecteur en proie électorale, l'opinion se crispe donc au lieu d'admirer.
Les chapitres logés au cœur de l'ouvrage méritent lecture. Négligeant (pour l'instant ?) ses ancêtres liés au tsarisme, Ignatieff privilégie ses aïeux Grant et raconte à quels échanges ils se sont . . .
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