Le poète abitibien publie son deuxième recueil aux éditions Trois-Pistoles, après nous avoir étonnés avec Des preuves de prédation (Trois-Pistoles, 2002). Ici, aucune chance n’est offerte à l’humanité de dépasser ses contradictions. Elle apparaît totalement disqualifiée et engouffrée.
Le ton est donné d’entrée de jeu : « [L]a terre sait tout / des malfaisants / elle les voit venir / depuis la nuit des temps ». Et l’auteur continuera ainsi en désignant une condition humaine pourrie par la perversité, l’absence de remords, de morale, de compassion. Nous étions – comme êtres humains – en droit d’espérer mieux, mais le poète nous signifie que nous sommes malheureusement néantisés par nos sordides aliénations. La connaissance ou la conscience de celles-ci par l’art poétique, entre autres, peut, à la limite, contribuer à sauver l’humanité. Même si l’écrivain a mis un X sur son nom…
Toujours est-il que notre monde apparaît surtout intoxiqué par le malheur, la déchéance, la destruction : « [N]ous faisons plus de morts que la maladie ». Pessimisme ou vision réaliste et acérée de notre chancelant début de siècle ? Aux lecteurs et lectrices d’en juger…