Les Grecs avaient coutume de diviser la rhétorique, cet antique art de séduire et de persuader, en trois principales composantes.
L’ethosse rattachait, et se rattache encore aujourd’hui, à l’image de soi que projette un auditeur ; le pathosrenvoie aux passions manipulées pour influencer l’auditoire en faveur d’une thèse ; lelogos, enfin, correspond aux arguments rationnels, fondés sur la logique. Que ces trois aspects entrent en concurrence est fréquent : par exemple, lorsque les deux premiers ont préséance dans un discours, une mise au rancart inversement proportionnelle du troisième a alors lieu. Traduisant joliment cette corrélation asymétrique, Jean-Paul Sartre affirmait que « la conscience qui s’émeut ressemble assez à la conscience qui s’endort ».
Cette thèse est également celle que défend avec beaucoup de clairvoyance Anne-Cécile Robert, dans son essai La stratégie de l’émotion. Par émotion, la journaliste entend plus . . .
Pour lire la suite, veuillez vous abonner. Déjà abonné(e) ? Connexion