L'être humain construit son individualité grâce aux liens qu'il entretient avec les autres, et ce, dès sa naissance, par la filiation. La mort peut changer la nature de ces liens, mais pas leur fonction. Tandis que la psychologie se penche plus volontiers sur les conséquences de la perte pour l'endeuillé, Magali Molinié, psychologue clinicienne et enseignante à Paris-8, a choisi d'étudier la relation dynamique qui s'installe entre une personne qui vit un deuil et une personne décédée. Car, après tout, argumente-t-elle, un mort n'est pas inexistant.
Pour les besoins de sa recherche, Magali Molinié a recueilli les témoignages de plusieurs individus qui ont eu, chacun à sa façon, à vivre un deuil et qui se retrouvent dans une relation singulière avec un ou plusieurs disparus. Afin d'élaborer sa réflexion et d'effectuer son analyse, elle va puiser à la fois dans la psychologie et dans l'anthropologie, science qui propose le terme « deuilleur . . .
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