L’écrivaine et la mort
Plongée dans une nuit sans fin où l’aube, la lumière, la chaleur sont interdites, l’ancienne physicienne turque Aslı Erdoğan a préféré la lutte à l’exil, et porte depuis une vingtaine d’années l’écriture tel un bouclier contre la barbarie.
Destin plutôt qu’acte de volonté, elle a choisi son camp, celui de ceux qui souffrent, et s’est rangée aux côtés d’eux, Kurdes ou Arméniens, mères du samedi1, hommes, femmes et enfants blessés, torturés, tués, à Cizre, à Kobané ou à Istanbul.
Dans « Au pied d’un mur », première de 29 chroniques bien lovées dans une prose poétique soutenue, l’écrivaine prise sous le feu des insurgés, des tireurs embusqués et des forces armées turques sur l’une des grandes avenues d’Istanbul s’écrase au sol surordre d’un policier en civil : « Baisse ta tête, ma . . .
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