L’univers de la docteure Kay Scarpetta s’écroule. Installée en Floride, elle a quitté la médecine légale institutionnelle pour l’expertise privée. Elle retourne néanmoins à Richmond où l’attendent quelques surprises désagréables : la démolition de ses anciens bureaux est presque achevée ; le médecin-légiste expert qui lui a succédé est un parfait incompétent ; son ancien assistant en chef est plongé dans des problèmes personnels qu’il refuse d’aborder. Le signe suspect qui donne son titre au dix-septième roman de Patricia Cornwell, c’est celui qui concerne une adolescente de quatorze ans, retrouvée sans vie dans son lit et dont la mort reste justement incompréhensible. L’écheveau des pistes que doit démêler l’enquêteuse ne trouvera pas, cette fois, son dévidoir
L’histoire se concentre sur Lucy, la nièce de Kay, installée à Los Angeles. Premier écueil d’une intrigue qui, il faut bien le dire, se déploie avec peine. Les personnages manquent tous de chair (sans jeu de mots aucun pour cette professionnelle de la médecine légale !), la vision du monde de Patricia Cornwell s’entête à faire dans le manichéisme – les beaux et gentils d’un côté, les moches détraqués de l’autre -, les descriptions interminables du luxueux mode de vie des protagonistes finissent par être exaspérantes : « Lucy pénètre dans une salle de bains équipée d’une douche-sauna, d’une énorme baignoire, d’une cuvette de toilettes pour madame et d’une autre pour monsieur, ainsi que de deux bidets, sans oublier une vue imprenable ».
Le récit, pour la première fois au présent de narration, reste désespérément froid et implique artificiellement le lecteur comme pour compenser la vacuité de l’intrigue, quasi inexistante, de même que le suspense que l’on attend en vain… Les inconditionnels de Patricia Cornwell seront déçus par Signe suspect: sans doute espéreront-ils que le prochain roman lesréconciliera avec les péripéties d’une Kay Scarpetta plus fidèle à elle-même.