Une femme sans âge roule vers un cul-de-sac couronnant l’une des ramifications solitaires de la 389 Nord, trois heures passé Baie-Comeau. Elle éteint sa voiture au bout du chemin, en sort laborieusement. Secouée par une quinte de toux, elle crache de sombres filets de sang dans la neige immaculée qui tapisse le sol durci par le gel. Elle réussit malgré cela à marcher plusieurs kilomètres avant de s’éteindre doucement, entourée d’une ronde de caribous, la bouche crispée par le froid, figée sur un dernier soupir de soulagement.
Quelques jours plus tard, son fils, narrateur de S’en aller, premier roman de Francis Rose, apprend la nouvelle par les services de la Sûreté du Québec. Afin de répondre aux dernières volontés de sa mère, il entreprend de rejoindre Baie-Comeau et d’y récupérer les cendres de la défunte dans le but de les disperser dans . . .
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