Vouloir saisir la personnalité et l’histoire de Riopelle est une entreprise périlleuse – celle-ci n’est pas la première – car tout chez lui existe et se développe en dehors de toute mesure. Il vivait dans l’outrance quotidienne. On le voit engagé dans telle ou telle activité, qui ne se limite pas à la peinture, en tel ou tel lieu, souvent entre le Québec et Paris, dans telles ou telles dispositions, fièvre ou abattement, et il est déjà ailleurs. De ce tourbillon se dégagent une production picturale énorme, des formats monumentaux, une aptitude à entrer dans des relations multiples, à gagner et à dilapider des sommes considérables, des voyages improvisés, des foucades inattendues, auxquels s’ajoute une capacité à absorber une quantité de nourriture, et surtout d’alcool, qui a peu de rivales. Et, bien sûr, des relations compliquées avec des femmes – parmi lesquelles, l’une des dernières et des plus marquantes, Joan Mitchell –, vécues sous le signe de l’orage . . .
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