Appelé à produire un reportage photo auprès de l’ONG Canadian Doctors en Angola, pays lusophone grand producteur de pétrole, Jacques Bresson, le narrateur du roman, y découvre l’influence importante exercée par la société pétrolière Alpha sur la marche du pays.
Bien malgré lui, et dès son arrivée sur le sol angolais, il est plongé dans le jeu d’ombre du pouvoir réel provenant de l’argent du pétrole, et aussi de celui tiré du commerce illicite de diamants.
Peu après son arrivée dans le pays, Bresson est en voiture en compagnie de M. Fransten, président d’Alpha, lorsque celui-ci est assassiné. Blessé lui aussi, Bresson n’en est pourtant pas à ses dernières aventures. Aux côtés de la docteure Hélène Garnier, avec laquelle tout au long du roman il entretient une relation hautement dysfonctionnelle, il part en mission dans le pays, même s’il n’est pas encore pleinement rétabli de sa blessure. Dans cette contrée fort instable en proie à une guerre civile, voilà une expédition qui n’est pas sans danger : à preuve, les membres du convoi, soit Bresson, la docteure Garnier et leur chauffeur se font enlever par une ethnie locale.
Maltraité mais non violenté, le duo canadien réussit toutefois à s’en sortir en prenant la fuite lors d’un incendie dans le hameau isolé où ils sont gardés de force, et à regagner le Canada. De retour au pays, ils sont soumis à des interrogatoires « amicaux » des services de sécurité.
L’histoire ne se termine pas là. Car Bresson reçoit une proposition pour revenir en Angola. C’est que la femme de Fransten souhaite remettre la main sur des diamants dont elle se dit propriétaire, mais qui lui auraient été subtilisés. Elle demande l’aide de Bresson, en échange de quoi elle l’aiderait à compléter son reportage photo ; le journaliste, en effet, n’a pas pu prendre de clichés valables lors de son premier séjour.
Mais le plan échoue. Ce retour en Angola permet toutefois au photographe de mieux comprendre les rouages et les manipulations de la vie politique locale : même s’ils se camouflent sous de fausses apparences, dont celles de l’aide humanitaire, les intérêts pétroliers et diamantaires l’emportent sur tout, au mépris des lois et du développement inclusif, et les Occidentaux, complices, ferment les yeux. Les grands perdants : la majorité du peuple, démuni, qui ne profite en rien de l’exploitation, en fait du pillage, de ses ressources nationales.
Soutenu par un rythme qui ne faillit pas, le roman d’Éric de Belleval est un portrait crédible du contexte africain, notamment de ces pays débordant de ressources, mais qui restent quand même confinés à un sous-développement permanent.
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