Rapt est un peu plus intéressant mais là aussi, le lecteur doit être indulgent car le réalisme n’est visiblement pas le fort d’Anne-Michèle Lévesque. Flavie, onze ans, fille du ministre de la Justice, est kidnappée et les ravisseurs exigent la libération d’un tueur en série. Cette sinistre affaire met en scène de trop nombreux personnages et c’est un des points faibles du récit. La narration, qui passe allègrement de l’un à l’autre, nous embrouille par moments, d’autant qu’ils ont tous les mêmes tics de langage, ce qui n’aide pas davantage à les différencier. « Le détective gourmet et gourmand » promis par la quatrième de couverture n’apparaît qu’à la page 69 (dans un livre de 124 pages !), et dans deux petits chapitres. Les scènes les plus réussies concernent les ravisseurs et leur victime. Le style très elliptique, les chapitres brefs, l’alternance rapide des points de vue, tout cela crée un certain rythme mais à aucun moment il n’y a de vraie tension dramatique, ou de réel suspense, puisque les coupables sont connus (ceux qui ne le sont pas, on les repère vite et trop facilement). Bref, quoique meilleur que le précédent, ce roman policier se lit rapidement et s’oublie tout aussi vite.