Cette pièce de théâtre paraît dans la collection « Humour » créée pour l’École nationale de l’humour. On peut donc s’attendre à rire. De quoi ? De qui ? Des autres, de nous-mêmes, de la condition humaine.
Les Faribault, une famille canadienne-française des années cinquante, catholique et fière de l’être, est la cible du premier tableau. Au beau milieu d’un pique-nique dominical, Œdipe, personnage mythique que tout le monde est censé connaître, débarque en annonçant que, jadis, il a tué son père et fait quatre enfants à sa mère. On le plaint et on lui offre un sandwich au jambon. Mais il insiste ! Il est fier de ce qu’il a fait. Il clame qu’il faut se libérer de la famille, mode de reproduction de la misère humaine. Alors, tout bascule, et on assiste à une série de révélations scabreuses chez les Faribault. Tout le monde a couché avec tout le monde. Le petit dimanche tranquille se transforme bientôt en tragédie grecque. Un massacre s’ensuit ; seul survit Œdipe.
Dans le tableau suivant, on aborde les croyances, dans leur étrangeté, leur diversité, leur sérieux, leur ridicule.
Puis, on parle d’argent, d’opulence imbibée de Porto, de richesse qui s’envole dans le fumée d’un cigar lounge privé. Cette richesse grasse contraste de façon brillante avec la petite vie illustrée dans l’acte suivant où deux couples se roulent des cigarettes à la chaîne, assis à côté de leur caisse de bières vides, en attendant de s’en faire livrer une autre, qu’ils feront marquer en même temps que des gratteux.
Le dernier tableau se passe au cimetière. Un type rend visite à sa femme. Il y a trois ans qu’elle est morte mais il n’arrive pas à l’oublier. Il voudrait comprendre pourquoi elle a mis fin à ses jours. Y’a-t-il un sens à la vie ? C’est la question qu’il pose à celle qui a choisi d’y mettre un terme
Cette pièce à vingt-cinq personnages peut être montée avec cinq comédiens qui joueront tous les rôles. C’est un beau défi à relever et un bon moment à offrir aux spectateurs.