Sont regroupés dans cet ouvrage des textes sur l’éducation à la citoyenneté de treize chercheurs universitaires. Les facultés des Sciences de l’Éducation du Québec s’interrogent en effet sur la façon de préparer les maîtres qui ont à répondre aux exigences des nouveaux programmes du primaire et du secondaire qui, dans la foulée de la réforme de l’enseignement, incluent désormais cet aspect de la formation. La première partie est consacrée à l’analyse critique des devis du ministère de l’Éducation qui accompagnent le programme d’éducation à la citoyenneté incorporé aux cours d’histoire et de géographie, pour le primaire, et au cours d’histoire pour ce qui est du secondaire. À l’unanimité, les auteurs des quatre chapitres soulignent l’ambiguïté qui traverse ces devis quant à l’explication du concept même de citoyenneté : aucune définition claire n’en est donnée. Or, aux dires des auteurs, si tous semblent s’entendre quant à la pertinence et à la nécessité de cette éducation, force est de reconnaître qu’il en existe diverses conceptions, qu’ils exposent ici.
En deuxième partie, deux chercheurs brésiliens, précédés de Fernand Ouellet, proposent des pistes pour concrétiser dans la salle de classe le principe d’égalité des citoyens. Car, quelle que soit la conception que l’on se fasse de la citoyenneté, l’égalité doit se pratiquer dans la réalité, dès l’école, si l’on veut préparer les futurs citoyens à la vie démocratique dans une société marquée par le pluralisme culturel et religieux. Reste à savoir comment traduire dans les programmes des futurs maîtres la préparation adéquate à cette responsabilité d’éducation à la citoyenneté. Comment développer l’esprit critique, la créativité pédagogique ? Devrait-on, par exemple, inclure la philosophie dans la formation des maîtres ? Ces interrogations, suivies de propositions, occupent la troisième partie.
Les contributions savantes réunies dans cet ouvrage s’appuient sur de nombreuses recherches et s’adressent surtout à des spécialistes. On se prend à souhaiter que les questions soulevées et les distinctions philosophico-politiques abordées fassent l’objet de vulgarisation, tant l’air du temps réclamerait pour tous l’éducation à la citoyenneté.