« Le 14 novembre 2013, le mouvement Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) voyait le jour », explique Andrée Yanacopoulo, ajoutant : « [C]’est de ses travaux que […] j’ai tiré la matière de ce dossier ». La table étant ainsi mise, l’auteure et ses collaboratrices résument en une centaine de pages où en est aujourd’hui, selon elles et selon le PDF, la cause féministe québécoise.
Le mouvement se définit comme « un groupe féministe, citoyen, mixte et non partisan, qui, au nom de toutes les femmes, veut porter sa voix et ses revendications sur la place publique ». Comment ne pas être d’accord avec son objectif de promouvoir l’égalité de fait entre les femmes et les hommes ?
« Les droits des hommes, rien de plus. Les droits des femmes, rien de moins. » C’est dans cet esprit égalitaire que se déclinent les quatre brefs chapitres du livre. Les essayistes font tout d’abord un retour sur les derniers 150 ans du féminisme, depuis 1872 jusqu’aux récents débats sur le tant discuté voile islamiste intégral, lequel relève – selon plusieurs – d’antiques coutumes patriarcales, et ne serait donc pas, selon les auteures, « une obligation coranique, [mais] un symbole sexiste, contraire à l’égalité entre les hommes et les femmes ».
PDF présente ensuite ses positions dans plusieurs grands dossiers, tels l’enfantement par autrui, la prostitution ou les violences sexuelles, et enchaîne avec un troisième chapitre qui précise les nouveaux défis que devra affronter le Québec. Le mouvement est préoccupé par « un phénomène que personne n’avait prévu : le retour du religieux dans la sphère publique ». La laïcité, l’immigration, les crimes d’honneur, la question LGBT et les mutilations génitales féminines, tous ces thèmes sont analysés à la lumière du même postulat, soit l’égalité entre les hommes et les femmes. En conclusion, PDF explique son projet de vouloir « recadrer le féminisme », lequel serait aujourd’hui détourné de son objectif d’origine.
Connue comme la compagne d’Hubert Aquin, Andrée Yanacopoulo, née en 1927, a toujours rêvé de vivre une existence aussi libre que celle des hommes. « Sous prétexte de défendre les opprimés, quel que soit leur sexe, ne va-t-on pas à l’encontre de l’égalité entre les femmes et les hommes ? » La question est ici posée et les réponses demeurent multiples.
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