Pressentir qu’une œuvre s’approche d’un idéal qui demeure inaccessible à la plupart d’entre nous ouvre la voie au sentiment inconditionnel d’admiration. Le génie ne s’explique pas, il s’impose !
Voici un livre sur Glenn Gould, l’unique Glenn Gould. Une réflexion et une mise en contexte dont la subtilité, la finesse, la générosité, l’intensité rejoindraient, si la chose était possible, la touche du pianiste de génie qui a traversé l’univers de la musique comme un soleil. Les exigences de la conception qu’avait Glenn Gould de l’œuvre de Jean-Sébastien Bach ont amené, au cours des années qu’il a consacrées à rendre l’ineffable, l’éternel jeune homme qu’il demeurera, à toujours plus de profondeur, d’intériorité.
Voilà ce que Georges Leroux tente à son tour de présenter, d’offrir aux lecteurs. Le philosophe a ses propres exigences, qui sont grandes, une conception très personnelle de la musique et surtout – et c’est ardu pour le lecteur – une analyse très pointue de la création en musique et de ce créateur unique que demeure Glenn Gould.
La Partita pour Glenn Gould de Georges Leroux est un monument à visiter et à revisiter, une œuvre majeure sans doute de ce penseur humaniste que j’ai appris à apprécier à travers ses participations citoyennes, moins détachées du vécu de chacun, proches de l’actualité. Ici le philosophe nous dépasse, et se surpasse peut-être, tant son admiration pour l’artiste est grande. La réflexion nous fait nous interroger… et notre perplexité par moments nous rend curieux de refaire l’exercice. Je n’y manquerai pas !