Le titre ne dit pas tout : On a marché dans la ville du photographe Pierre Lahoud et de l’urbaniste Serge Viau n’est pas un livre de plus sur Québec, c’est plutôt un regard comparatif allant du milieu du XXe siècle et d’aujourd’hui, à travers différents lieux de mémoire – célèbres ou méconnus : la place Royale, la batterie Royale érigée en 1691, les Nouvelles-Casernes du parc de l’Artillerie datant du XVIIIe siècle, le nouveau parc Sylvain-Lelièvre, ou encore les nombreux escaliers reliant la Basse-Ville à la Haute-Ville. Certains sites ont connu diverses fonctions au fil du temps : le parc Montmorency, situé au sommet de la côte de la Montagne, avait déjà abrité le parlement du Bas-Canada puis le premier parlement du Québec avant que ces deux édifices ne soient détruits ; une photo datant d’avant 1883 témoigne de cette vocation ancienne.
L’aménagement de nouveaux espaces publics apparaît comme la manière privilégiée de revaloriser ce que les auteurs nomment la « santé urbaine » de Québec, même en période de budgets serrés : « L’automobile a contribué grandement à la dégradation de la ville ». Ce réaménagement des espaces publics consiste donc, dans bien des cas, à réduire la place pour les voitures et à donner l’impression de les rendre aux piétons et à la verdure, pour « dé-bétonner » et reverdir les abords cimentés de la rivière Saint-Charles mais aussi le début de l’ancien boulevard Saint-Cyrille, en contrebas du complexe G. Ce faisant, « plusieurs erreurs du passé ont été corrigées ».
Sur le plan visuel, ce livre comprenant plusieurs photographies aériennes (anciennes et récentes) permet de visualiser comment Québec s’est développée en un siècle. Ainsi, on peut voir l’ancien méandre de la rivière Saint-Charles qui contournait autrefois le stade municipal et le parc Victoria mais qui a été remblayé durant les années 1960 ; ce secteur apparaît d’ailleurs sur la couverture du livre. Une autre image aérienne montre l’immense usine de la Dominion Textile qui jouxtait la chute Montmorency. Malheureusement, aucune de ces photos n’est légendée ni datée : le lecteur ne connaissant pas Québec ne saurait apprécier, situer ou comparer les images anciennes de ces lieux. Néanmoins, comme tant d’ouvrages consacrés au Vieux-Québec, On a marché dans la ville réserve de belles découvertes et servira autant aux promeneurs qu’aux visiteurs voulant découvrir autre chose que des boutiques touristiques et des bars en arpentant l’une des plus belles villes du continent, qui offre encore tant de vestiges tangibles du Régime français.
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