Le collectif publié par trois collègues de l’UQAM prolonge les réflexions d’un colloque tenu à Montréal, en « décembre » d’une année qu’on ne précise pas : il a pour objectif d’étudier les diverses incarnations ou configurations littéraires de parcours tracés par des écrivains qui se sont faits ou qui ont été nomades, voyageurs, explorateurs ou déambulateurs. Comme tentent de le démontrer les articles réunis ici, ces quatre figures, qui ne sont pas synonymes, « impliquent des modalités […], des intentions, des rythmes, des rapports à l’espace distincts les uns des autres ».
La première des trois parties du livre est consacrée aux « nomades [et aux] voyageurs ». On y parle de « nomadisme intellectuel » (par Kenneth White), de « superposition des figures du nomade et de l’errant » (Rachel Bouvet), de « correspondance entre l’appel de l’espace et l’appel des mots » (Denise Brassard), des faces sacrée et profane d’un personnage de roman (Farid Zahi) et des différences de représentation dans le récit d’écrivains-voyageurs en Égypte (François Foley).
La deuxième partie est dévolue aux « explorateurs ». On s’y intéresse aux « parcours nordiques » d’un académicien et polygraphe du XIXe siècle (Maria Walecka-Garbalinska), à « l’exigence du parcours » comme « détermin[ant de] stratégies textuelles » (Daniel Chartier) et à « la représentation du sujet dans le récit d’exploration » (Daniel Laforest). Hélène Guy et Caroline Proulx s’attachent pour leur part à des récits alpins.
Les « déambulateurs » sont enfin l’objet de la troisième partie. On peut y lire les « huit remarques sur [le] déambulateur urbain » (André Carpentier), suivies d’une étude de « L’art difficile de la promenade » chez Franz Hessel (Robert Dion). L’examen des rapports entre déambulation et écriture chez Charles-Albert Cingria (Philippe Archambault), des « textes-promenades » de Philippe Jaccottet (Jérémie Leduc-Leblanc) et du « récit déambulatoire » Zones de Jean Rolin (Christina Horvath), vient clore un ensemble de propos portant sur des écrits de provenances diverses (marocaine, française, anglaise, algérienne, acadienne, allemande et suisse), d’auteurs du XXe siècle surtout.
Au terme de ces « parcours » littéraires, force est d’avouer l’intérêt soulevé par les questionnements et les analyses de cette quinzaine d’auteurs composée « d’écrivains, de chercheurs confirmés [et] de jeunes chercheurs ».