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NUIT BLANCHE

Qui a bien pu tirer en pleine nuit sur le chef de police de la paisible petite localité de Siglufjördur ? Qui est l’auteur du mystérieux coup de téléphone qui l’a amené jusqu’à une cambuse abandonnée en lisière du village où on lui a tiré dessus ?

Et surtout pour quel motif ? Ce sont les questions que se pose son adjoint, Ari Thor. Informé de la disparition de son chef par sa femme qui s’inquiétait de ne pas le voir rentrer, Thor se demande si ce n’est pas lui qui au fond était la cible de l’attentat, personne ne sachant qu’il avait dû être remplacé à son travail pour des raisons de santé.
L’enquête s’amorce et suit son cours comme toutes les enquêtes policières, du moins en littérature : interrogatoires des proches, examen du portable, du cellulaire et de l’ordinateur de la victime, recherches sur le passé de la victime, recherche de l’arme du crime, etc. À cause d’une information fournie par le fils du chef de police, on soupçonne dès le départ une transaction de drogue qui aurait mal tourné. Des personnalités du monde politique local pourraient y être mêlées. De fait, Gunnar, le maire, un jeune ambitieux venu de l’extérieur, cache des secrets. Même chose pour son adjointe, Élíe, qui l’a suivi pour échapper à un conjoint violent.
Mais très vite au début du roman, Jónasson entrecoupe le récit de l’enquête de longs extraits de ce qui semble être un journal, rédigé au début des années 1980 par un jeune homme interné dans un asile psychiatrique après une tentative de suicide. Qui est ce mystérieux personnage qui paraît abandonné des siens ? Que vient-il faire dans le récit ? Le lecteur ne l’apprendra qu’au dénouement de l’intrigue. En dire plus gâcherait le plaisir du lecteur.
Dans cette intrigue bien ficelée au dénouement étonnant mais plausible, Ragnar Jónasson, avocat de formation, manie avec dextérité les règles du polar. Finalement, il se révèle l’une des meilleures plumes dans l’univers – pourtant assez achalandé – du polar scandinave. Le Sunday Express et le Daily Express (Angleterre) ont d’ailleurs élu Mörk « meilleur livre de l’année », et son auteur a remporté leDead Good Reader Awardla même année. Un autre titre de Ragnar Jónasson, Snjór,est paru chez le même éditeur, en 2016.

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