La genèse de Starmania, racontée par un de ses derniers témoins.François Alquier avait fait paraître en 2017 L’aventure Starmania (Hors Collection). Cette fois, les souvenirs de la chanteuse Fabienne Thibeault nous permettent de revivre de l’intérieur les prémisses et les coulisses de ce mythique opéra-rock en français. D’ailleurs, Fabienne Thibeault fait remarquer son manque flagrant de visibilité dans le livre de François Alquier paru en France, et c’est en effet regrettable.Occupant une place enviable dans cette grande aventure musicale franco-québécoise, Fabienne Thibeault a fait partie de l’enregistrement et de la première distribution de Starmania, en avril 1979. Malheureusement, elle n’apparaîtra que dans 33 représentations sur scène, échelonnées sur à peine un mois, et ne fera pas partie de la tournée présentée par la suite au Québec. De ce fait, Fabienne Thibeault n’a pas laissé une impression mémorable aux spectateurs des reprises de Starmania, mais ses performances de l’époque, dont certaines sont reproduites sur YouTube, prouvent qu’elle convenait parfaitement à ce rôle de serveuse-automate.Il ne s’agit pas d’une autobiographie, mais davantage de mémoirescentrés sur Starmania : on débute alors que la jeune chanteuse connaît ses premiers succès à Québec, lors d’un festival musical, la Chant’août, en 1975. Ses trois premiers disques sous son nom et sa longue carrière en solo sont (trop) brièvement évoqués au fil des pages, mais elle rend un bel hommage à ses parents et à Sylvain Lelièvre. La future « Marie-Jeanne » se remémore avec beaucoup de détails son audition lors de la visite de Michel Berger à Montréal (en pleine tempête de neige !), puis les sessions d’enregistrement de Starmania en février 1978 – avec certains des musiciens de studio venus d’Amérique et voulant être payés en drogues dures plutôt que par chèque ; on endisquait alors « Le monde est stone » ! Au fil des répétitions, on revit les sautes d’humeur de France Gall et du metteur en scène Tom O’Horgan, mais aussi celles de Diane Dufresne, qui n’appréciait pas la voix de Daniel Balavoine et le lui faisait savoir. Le quart de Mon Starmania est consacré aux travaux préparatoires, et c’est la portion la plus intéressante. Glanés sur Internet, des témoignages admiratifs de plusieurs fidèles de cet opéra-rock complètent l’ouvrage.Mon Starmania fera les délices des inconditionnels de Starmania, car Fabienne Thibeault compare les différentes versions du spectacle, soulignant les ajustements de dernière minute et les passages retirés lors de la première mouture, signalant en outre tel disque qui comporte des variantes de certaines chansons, par exemple cette obscure version instrumentale de la pièce « Les uns contre les autres », avec en arrière-plan la voix mélodieuse du compositeur Michel Berger. Poursuivant cette collaboration franco-québécoise, Mon Starmania paraît simultanément en France aux éditions Pygmalion et chez Flammarion Québec.
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