« Que les travestissements de la véracité factuelle se poursuivent sans répit en amalgamant gratuitement tout l’Hexagone à Miron, uniquement et exclusivement à tout autre, eu égard à l’amitié, cordialité, estime et équité que j’ai pour mon compagnon de route, exempt des manigances faites à son insu, je me rebiffe, je me rebelle. Cela provoque une vive réaction de ma part. »
Cette citation situe bien, je crois, les enjeux du débat qui incite Alain Horic à se faire l’avocat de sa propre cause. Alors qu’on « rétréci[t] ma contribution à sept ou dix ans de service » à l’Hexagone, continue-t-il, et qu’« on me dépouille de mes actes », mon rôle fut en réalité « équivalent à celui de Gaston entre 1970 et 1981 ». Il y a ensuite eu « banalisation de ma présence (à partir de 1981) », puis « maquillage », « dissimulation », « falsification » et « trucage » des traces de « [mon] parcours qui va depuis ma rencontre avec Miron en 1954 jusqu’à son départ de ce monde en 1996 ». C’est ce trajet qu’Alain Horic décrit en détail. En cours de route, il s’arrête en plus pour dresser une « chronologie des événements », qu’il reprend dans une « récapitulation » dont il donne par surcroît un « résumé », auquel fait écho une « Notice biographique » terminale. Certains faits sont ainsi repris quatre et même cinq fois, sans compter les propos de la quatrième de couverture et ceux que l’on retrouve dans le long « Entretien avec Alain Horic par Richard Giguère et André Marquis » publié en 1989 et reproduit ici dans un texte « revu et légèrement amendé ».
Les précisions d’Alain Horic touchent encore l’association de l’Hexagone avec Parti pris, la fondation des éditions Les Herbes rouges, la mise sur pied de la collection « Typo », la vente des éditions de l’Hexagone à Sogides… Des « témoignages » d’estime sur Gérald Godin, Pierre Vallières et Roland Giguère, puis des « documents » en fac-similé complètent ce livre un peu composite (de ton autant que de contenu) auquel l’insistance et les reprises finissent souvent par donner un caractère diffus : le nécessaire et légitime rétablissement des faits a certes lieu, mais au prix d’une lecture parfois pénible.