Décidément, un héritage de deux millions de dollars change la vie. Quand l’héritière est une femme calculatrice qui a de nombreux ennemis, le changement peut être désagréable, comme s’en apercevra la veuve Sybille: les uns voudront son argent, les autres espéreront résoudre leurs vieux problèmes en la tuant tandis que d’autres encore… trouveront une bonne raison pour lui souhaiter du mal.
Meurtre à la villa a remporté le Grand Prix du livre de la Montérégie mais dire qu’il s’agit d’un bon roman serait exagéré. Désirant créer une histoire complexe, l’auteure n’a pas tenu compte de l’improbabilité de certaines situations dont elle se sert pour rendre le roman riche en rebondissements. Si un homme veut se débarrasser de celui qu’il considère comme son adversaire, s’il est en position de lui offrir un billet d’avion pour que ce dernier rentre chez lui, va-t-il lui acheter un billet aller-retour ? Pourquoi ? Pour s’assurer qu’il reviendra les importuner, lui et Sybille ? Après avoir été amenée de force sur un bateau, celle-ci considère l’invitation au dîner d’un des mafiosi qui, même s’il a été gentil, la dégoûte ; elle en vient à se dire qu’« il lui pla[î]t de voir comment ce genre d’homme v[it]». Pendant son séjour sur la côte méditerranéenne, un meurtrier en série a assassiné huit filles, et les gens qui ont pris Sybille pour cible tuent ceux qui ont tenté de la mettre en garde mais elle, inébranlable, continue à se promener seule, à réfléchir sur la beauté des paysages… Est-ce son « courage », la maladresse des tueurs ou le concours de circonstances qui la sauve ? On ne croit à aucune de ces suppositions.
Malheureusement, si un lecteur décide d’ignorer l’irréalité des événements décrits, il y a fort à parier qu’il sera encore une fois irrité. Par les points (ou les points de suspension) qui terminent, le plus souvent, les phrases interrogatives.