Rien n’est aussi triste que ces Mémoires d’un village palestinien disparu , tristesse que prolonge aujourd’hui le spectacle des massacres presque quotidiens perpétrés par les soldats israéliens dans ces débris de pays où ils ont parqué des millions de réfugiés.
Ce que décrit Mohammed Al-Asaad, c’est le début de cette tragique déportation de tout un peuple, sous l’égide, hélas, des Nations unies et de la « bienveillante » protection britannique. Une incommensurable tristesse que ne parvient pas à atténuer l’évocation faite par l’auteur de la beauté et de la richesse naturelle de cette Palestine aujourd’hui déchirée et partagée, ni l’héroïque odyssée de ces milliers de familles repoussées jusqu’au désert, perdues dans un nuage d’incompréhension. « Mes parents marchèrent avec moi d’un endroit à l’autre, écrit-il, poursuivis par les spectres, l’annonce de l’occupation juive et l’assassinat de toute femme enceinte et de tous les bébés. »
Ce texte qui est avant tout un long et pénétrant poème est suivi d’un compte rendu incriminant pour Israël de la situation actuelle en Palestine, par l’historien et journaliste israélien, Joseph Algazy, qui nous ramène à la tragique réalité contemporaine. En fin de compte, il semble bien qu’Israël ait réussi à édifier son immense pouvoir de répression sur les restes mêmes de ses victimes.