De prime abord, l’emploi du mot performance pour désigner une création laisse supposer une activité qui aurait quelque chose de théâtral, de chorégraphique, mais ce n’est pas nécessairement vrai. De ses débuts dans les années 1960 à aujourd’hui, la performance a beaucoup évolué. Quoique difficile à définir à cause de cela, on note qu’elle comporte très généralement quatre éléments de base : le temps, l’espace, le corps du performeur et la relation recherchée entre celui-ci et le public.
Le temps peut être réel ou pas. Il est réel lors d’une performance en direct devant un public restreint ou large. Il ne l’est pas depuis que la vidéo est venue permettre l’enregistrement pour des présentations uniques ou répétées. Le corps est au cœur de la performance. Il est nu ou pas, torturé ou pas, mutilé ou pas. Il peut interagir avec d’autres corps, ceux d’autres performeurs ou ceux du public qui assiste à la performance.
Les thèmes ont beaucoup changé au fil des décennies et se sont diversifiés, s’inspirant des grandes questions qui préoccupent une époque. C’est un thème particulier que considère Mélanie Boucher dans son ouvrage que publient les Éditions d’art Le Sabord. Elle retrace de la seconde moitié du XXe siècle à aujourd’hui l’utilisation de la nourriture dans l’art performatif.
Le boire et le manger, dit-elle en introduction, ont une valeur hautement symbolique. Nourriture et boissons sont un thème récurrent des natures mortes produites de la Rome antique à la période contemporaine, en passant par la représentation d’aliments de grand luxe que l’on trouve dans la peinture flamande du XVIIe siècle, qui évoquent la vie et représentent une métaphore de la vanité.
Plus que jamais, la nourriture nous est aujourd’hui littéralement lancée au visage. On en parle dans une multitude de publications (livres, magazines spécialisés ou non), on la prépare et on la commente dans toute une série d’émissions de télé. La situation est telle que la cuisine est venue se confondre avec les autres formes d’art. Quoi d’étonnant de la retrouver dans les performances. Trop mal documentée, la présence de la nourriture dans l’art contemporain nécessitait d’être considérée, même de manière succincte. Et c’est par une sélection de performances décrites, illustrées et commentées que Mélanie Boucher envisage le sujet.
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