Mal de terre procure un mal de bloc : pollution des sols, de l’eau, de l’air, de l’espace, réchauffement de la planète, trou dans la couche d’ozone, fonte des glaciers, extinction de plusieurs espèces vivantes, désertification, déforestation, épuisement des énergies fossiles, danger nucléaire, famine, accroissement de la population, océans qui se vident, manque d’eau potable, mines antipersonnel, armes chimiques, bactériologiques et massives et quoi encore ? La coupe n’est-elle pas assez pleine ? Hubert Reeves déclarait il y a un an que la fin de l’humanité était envisageable d’ici un siècle. De quoi frémir !
Hubert Reeves n’est pas du genre catastrophiste de profession. Il a choisi de s’exprimer en ayant à l’esprit le principe de précaution tel que défini par l’ONU en 1994 : « Quand il y a risque de perturbations graves ou irréversibles, l’absence de certitudes scientifiques absolues ne doit pas servir de prétexte pour différer l’adoption de mesures ». Le grand problème est notre indifférence. On ne pense qu’à court terme, on gère l’instant, on n’a plus ni vision, ni visionnaire, que des conseillers à l’éthique douteuse. Pourtant, quand les gouvernements, les scientifiques et les grandes industries parviennent à se mettre d’accord, on peut changer les choses. On a réussi, par exemple, à diminuer les gaz CFC et les pluies acides. Bref, il est possible de faire quelque chose : développer l’énergie renouvelable, encourager la culture biologique, les produits locaux, le commerce équitable, minimiser ses déplacements en automobile et/ou s’en procurer des économes en essence, taxer les véhicules très polluants qui ne servent qu’aux loisirs, contrôler l’utilisation des sacs en plastique, respecter les écosystèmes, combattre la misère et la famine au lieu d’envoyer des sondes sur Mars, etc., etc.
Mal de Terre est un entretien qu’a mené Frédéric Lenoir avec Hubert Reeves. Cela a donné pour résultat un livre riche, bien documenté et outillé (les nombreuses données bibliographiques, liens Internet, graphiques, illustrations, etc., en font foi).
Un livre qui donne à réfléchir et à agir. Un livre nécessaire.