La Thébaïde vient de rééditer un modeste classique de la littérature prolétarienne, L’usine (1931), de Jean Pallu (1898-1975), qui compte treize histoires d’ouvriers et de mœurs ouvrières. Je m’attendais à la plus stricte esthétique naturaliste. Que non ! L’usine, c’est tout plein de trouvailles formelles et de jeux narratifs. Un certain didactisme affleure dans presque chaque portrait, chaque tableau, pas caché mais plutôt incorporé à ces mêmes trouvailles, jamais démagogique. Formellement, les nouvelles se distinguent toutes, la variété est au rendez-vous sur un fond thématique d’aigreur, de souffrance physique et morale, de rancune et d’exploitation : de l’homme par l’homme, de l’homme par la machine, de l’employé par le patron ou le supérieur. Une des meilleures nouvelles du recueil, « Les bourres », représente bien l’ensemble : la forme télégraphique, le portrait en accéléré de la . . .
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